Particulièrement efficace, le chantage à l’emploi est souvent mobilisé dès qu’il s’agit d’opposer une fin de non-recevoir à toute politique écologique d’ampleur. Pensez donc : de nouvelles contraintes, c’est nécessairement des coûts qui flambent, une compétitivité en berne pour les entreprises nationales, des emplois détruits, délocalisés en des pays moins tatillons, qui seront ravis de nous grappiller des parts de marché. Business as usual.
Ceux qui martèlent sur les plateaux télé ce type de discours croient alors tenir la preuve irréfutable que l’écologie est une idéologie punitive : hormis une minorité de post-hippies véganes qui batifolent dans des potagers urbains, tout le monde y perdra. À commencer par les classes laborieuses, contraintes d’assister à la fermeture de leurs usines jugées « trop polluantes », de se reconvertir à marche forcée ou, pire, d’être condamnées à l’exode salarial et au chômage de masse.
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, récuser ces caricatures passe par rappeler les nombreuses discussions à gauche quant aux manières de conjuguer viabilité économique et urgence...