Nature et cohabitation

Virginie Maris : « Il est urgent que l'humain cesse de se sentir partout chez lui »

Mieux habiter le monde réclame de nous interroger quant à l’espace où nous nous déployons. Et donc d’assumer ce qui semble désormais un tabou : l’humain ne peut être chez lui partout. À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, la philosophe Virginie Maris appelle, en écho à son ouvrage La Part sauvage du monde (Seuil, 2018), à lutter pour laisser une respiration vitale à ce monde dont l’existence dépendra davantage de notre absence que de notre présence.

L’expansion accélérée de l’habitat humain se fait au détriment d’espaces existant sans nous. Quelle est cette « part sauvage » que vous appelez à préserver ?

Elle désigne les milieux que nous n’avons pas créés et qui existent par eux-mêmes, indépendamment des projets humains. Cette notion est l’héritière lointaine du courant américain de la wilderness, concevant le sauvage comme ce qui est vierge de tout geste humain. Mais cette approche est doublement problématique. D’abord, la wilderness est empêtrée dans le mythe colonial qu’elle colporte, effaçant la présence autochtone antérieure. Mais elle ne correspond pas non plus à l’époque actuelle, l’Anthropocène, car l’influence des activités humaines est perceptible à un niveau global : le changement climatique affecte la biosphère dans son ensemble, y compris là où personne ne vit.

Retrouvez cet article dans notre hors-série « Comment nous pourrions vivre » sous la rédaction en chef de Corinne Morel Darleux. En kiosques tout l'été et sur notre boutique en ligne. 


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Numéro 56
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