Reprise de terres

Défendre nos terres agricoles : tactiques pour une stratégie foncière

Photo : Annie Spratt - Unsplash
Photo : Annie Spratt - Unsplash Illustrations : Hunter French

Les membres de Reprise de terres ont côtoyé au cours des dernières années nombre de collectifs déterminés et d’initiatives ingénieuses, déployant un large éventail de réflexions et d’actions pour contrer l’accaparement et la destruction des terres agricoles et des milieux vivants qui les rendent fertiles. Quatre tactiques principales, que Reprise de terres détaille dans ce texte de réflexions stratégiques, ont émergé de ces rencontres : le rachat de terres, la reprise de terres par l’usage, la bataille législative et juridique, l’action directe. Isolées, éparpillées, elles présentent toutes des limites. Mais pensées ensemble dans leur complémentarité, avec le maillage associatif, notamment le réseau InPact, qui favorise et rend possibles sur chaque territoire l’installation et la transmission paysannes, elles pourraient se renforcer mutuellement et constituer un levier puissant pour renverser la vapeur.


Tactique n°1  racheter des terres

Mais où donc se vendent les terres agricoles ? Visiblement ni sur Le Bon Coin, ni forcément dans les Safer (lire notre article p. 43). Plutôt dans des coins de champs, en famille à la table de la salle à manger ou au bar du village… Cette réalité peu lisible des transferts de terres rend très complexe l’installation des jeunes (et moins jeunes) non issus du milieu agricole, et encore davantage si leur projet ne rentre pas, ce qui est de plus en plus fréquent, dans un schéma « conventionnel ». Face à l’opacité de ce système et à la transmission affinitaire des terres, qui vont très souvent à l’agrandissement des voisins, de nombreuses initiatives visent depuis les années 1970 à racheter des terres agricoles afin de créer des « sociétés de portage foncier », dont le but est d’acheter des terres et de les soustraire au marché. Le collectif acheteur peut alors mettre à disposition des terres agricoles à des paysan·nes par le biais de « baux ruraux » qui permettent de sécuriser sur le long terme les fermiers, en tant que locataires, dans leur accès à la terre. 

Les années 1980 voient ainsi la création de sociétés civiles immobilières (SCI) et...

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NUMÉRO 59 : AOÛT - SEPTEMBRE 2023:
Sabotage : on se soulève et on casse ?
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