Luttes pour les terres

« La terre ou rien ! » par Reprise de terres

Illustration : Owen D. Pomery

Découvrez le prologue de notre hors-série « Ces terres qui se défendent », par le collectif Reprise de terres, rédacteurs en chef invités.

Nous sommes au seuil d’une catastrophe foncière. Dans les dix prochaines années, la moitié des agriculteur·rices français·es vont partir à la retraite, et c’est près d’un quart des terres agricoles qui vont changer de mains. Un chambardement démographique qui aiguise déjà toutes les convoitises : celles de l’agro-industrie et ses pesticides, des bétonneurs et leurs entrepôts, des aménageurs de territoire et leurs autoroutes. Si rien n’est fait, leur monde se fera sans les vivants et contre eux. 

Éditorial du collectif Reprise de terres à lire dans notre hors-série « Ces terres qui se défendent », en kiosque, librairie et sur notre boutique


La « modernisation agricole » est passée par là. Entre 1950 et 2019, les agriculteur·rices sont passé·es du tiers de la population active à seulement 1,5 %… Ces dix dernières années, environ 80 000 équivalents temps plein de travail agricole ont encore disparu. Pas moins de 200 fermes disparaissent également chaque semaine, et la taille moyenne de celles-ci a augmenté de plus de 25 % en dix ans. À cela, il faut ajouter que, désormais, plus de 50 millions de personnes, sur les 67 que compte la France, vivent en ville – ce sont autant de « consommateur·rices » coupé·es des moyens de leur subsistance alimentaire, phénomène qui n’épargne pas les campagnes. Les grandes agglomérations ne pourvoient plus aux besoins de leurs habitant·es, et le lien métabolique...

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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