Paré de connotations martiales, l’imaginaire du rationnement nous ramène, sinon aux heures sombres de l’Occupation, du moins à des situations de crise où la liberté de consommer est brutalement suspendue. Le spectre d’un rationnement cet hiver, agité au plus haut sommet de l’État, a d’ailleurs conduit des représentants de l’extrême droite comme Florian Philippot (Les Patriotes) ou la députée européenne Catherine Griset (RN) à faire le parallèle avec la suspension des libertés lors de la crise sanitaire en parlant de « confinement énergétique ».
Article issu de notre dossier « Bienvenue dans l'ère du rationnement », disponible en kiosque et sur notre boutique.

Mais de quelles libertés parle-t-on ? Car en régime démocratique, les citoyens connaissent de nombreuses restrictions à leurs libertés au quotidien (ne pas fumer dans un lieu public, attacher sa ceinture…), ou de manière ponctuelle. Dans un contexte de crise, la liberté de produire et de consommer comme on l’entend devrait-elle rester toute-puissante face aux autres enjeux sur la table ? « Si l’on n’organise pas la pénurie...