Rationnement et démocratie

Rationnement : mode survie activé ?

Illustration : Sébastien Pastor

L’intensification des catastrophes écologiques et la guerre en Ukraine nous précipiteraient dans une ère des pénuries. C’est du moins le discours anxiogène du gouvernement depuis la rentrée, dont le plan de sobriété ne comporte pourtant que des mesures anecdotiques. Dans cet écart se confirme l’obstination dans un logiciel néolibéral aggravant la catastrophe en cours, et se devine une injonction autoritaire à la résilience, étouffant toute bifurcation vers un rationnement démocratique et réellement écologique.

Puisqu’il fallait une formule qui claque, quoi de mieux qu’un triptyque qui rime ? Emmanuel Macron aime les belles-lettres, lui qui avait écrit un roman à 19 ans qu’il n’a jamais osé faire lire. Pour la première rentrée de son second quinquennat, le président a pu montrer son art de la structure ternaire : nous vivrions la fin de l’abondance, des évidences et de l’insouciance, a considéré Emmanuel Macron fin août, citant la crise climatique, la guerre en Ukraine, la rareté de l’eau et de ressources « qui semblaient perpétuellement disponibles ».

Article issu de notre numéro « Bienvenue dans l'ère du rationnement », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.


Ainsi, pour le chef de l’État, « ce que nous sommes en train de vivre est plutôt de l’ordre d’une grande bascule, ou d’un grand bouleversement ». Vraiment ? « L’ère de l’abondance était factice, car elle ne prenait pas en compte les dégâts et les raretés, invisibilisés dans les pays lointains », s’empresse de nuancer Timothée Parrique, auteur de Ralentir ou périr. L’économie de la...

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NUMÉRO 63 : AVRIL -MAI 2024:
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