Limitations démocratiques

Rationner oui, mais quoi ?

Photo de Aleksandr Popov sur Unsplash

Rationner oui, mais quels secteurs en priorité ? Compte tenu de l’urgence écologique, un premier réflexe serait de se pencher sur les secteurs les plus polluants. Les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) désignent ainsi, dans l’ordre, les plus gros postes émetteurs de CO2 en France : le transport (41 %), l’industrie et le secteur du BTP (13 %), le résidentiel (13 %) et la production d’électricité (12 %). Mais le numérique est aussi une cible de choix. Alors qu’il n’est responsable « que » de 2,5 % de l’empreinte carbone de la France, son impact va croissant, et il conviendrait donc de limiter dès maintenant son usage. On pourrait encore affiner, car à l’intérieur de chacune de ces catégories, il y a des sous-secteurs qui sont de plus ou moins gros émetteurs. La consommation de viande devrait, elle aussi, être maîtrisée, puisque que l’élevage est très gourmand en terres agricoles et en eau, ressource la plus indispensable qui soit et qui devra peut-être elle aussi faire l’objet d’un rationnement lors des sécheresses – qui sont de plus en plus longues et répandues sur le territoire français.

La décence précède l’essence

Début octobre, trois départements mettaient en place un rationnement à la pompe, limitant la vente d’essence à 30 litres par voiture et 120 litres pour les poids lourds. Loin d’être un choix politique délibéré, ces restrictions ont fait suite aux grèves des raffineurs et ont causé l’ire de nombreux automobilistes – ce qui ne doit pas empêcher d’envisager un rationnement de cet hydrocarbure qu’on sait si émetteur. Comment ? « Décider d’autoriser X litres d’essence par personne et par an ne serait pas juste, car tout le monde n’a pas accès à des alternatives à la voiture, explique Vincent Viguié, chercheur en sciences économiques et environnementales à l’école des Ponts ParisTech. Pour ne pas pénaliser ceux qui dépassent ce seuil parce qu’ils n’ont pas de transports en commun à proximité, il faudrait compenser en accordant des aides. »

Article à retrouver dans notre numéro 55 « Bienvenue dans l'ère du rationnement », disponible en kiosque et sur notre boutique.

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