Ici, même la rouille est politique. Pour Nathalie Urien, paysanne de 42 ans, elle est aussi pratique : « La peinture, c’est très désagréable quand il faut réparer. » Il ne faut donc pas s’arrêter à l’apparence des machines qu’elle entrepose sous une serre de sa ferme de Saint-Guyomard, village du Morbihan entre Vannes et Ploërmel. Dérouleuse, bineuse, cultibutte : jusqu’en 2016, ces noms étaient lointains pour les Urien. Elle était diététicienne ; lui travaillait dans une scierie. Mais il y avait ces 30 hectares de la ferme des parents à reprendre – ou pas. Trois envies traversent alors le couple : faire du bio, être autonome et travailler chez soi. « Je voulais revenir à la base, faire quelque chose d’éthique », explique Nathalie. Ses parents ne faisaient que de l’élevage ; elle se tourne vers le maraîchage. Aujourd’hui, l’activité n’occupe que deux hectares, mais représente les deux tiers des revenus – le reste est pour sa quarantaine de vaches.
Reportage issu de notre hors-série « Comment nous pourrions vivre », avec Corinne Morel Darleux. Disponible en kiosques tout l'été et sur notre boutique.

Une chaleur tropicale s’échappe lorsque Nathalie...