Maintenance et réparation

Contre l'obsolescence, le bricolage est-il un geste politique ?

Illustration : Stefan Glerum

Aucun doute : l’obsolescence accélérée des objets de notre quotidien participe au désastre écologique. Pourtant, notre société regarde toujours la maintenance et la réparation comme des tâches subalternes et le bricolage comme un simple loisir. Contre l’insouciance consumériste, il est temps de réapprendre à faire durer les choses. Et de travailler à rendre notre monde d’artefacts réparable.

Au rayon électroménager, une cliente penchée sur les lave-linge interroge un employé. « J’ai un petit souci avec ma machine à laver. Donc je me suis dit : autant en racheter une. Vous me conseillez laquelle ? » La réponse est inattendue : « Aucune. » L’employé montre son badge : il n’est pas vendeur mais « dévendeur » et suggère plutôt de faire réparer l’appareil en panne. Ainsi commence l’un des quatre spots diffusés par l’Ademe en novembre dernier pour nous inciter à renoncer aux achats impulsifs d’électroménager, de vêtements et de téléphones neufs. Lancée à la veille du « Black Friday », cette inoffensive campagne a déclenché un véritable tollé. L’Alliance du commerce, fédérant grands magasins et marques de prêt-à-porter, et le syndicat patronal CPME ont immédiatement réclamé à grand cri le retrait des vidéos. Finalement maintenue, leur diffusion a été jugée « regrettable » par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et qualifiée en off de « connerie » par Emmanuel Macron.

Article issu de notre numéro 61, disponible

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NUMÉRO 63 : AVRIL -MAI 2024:
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