Bricoler pour réparer le(ur) monde : les ruraux précaires montrent le geste
Durant trois ans, la sociologue Fanny Hugues, doctorante au Centre d’études des mouvements sociaux (CEMS), a enquêté dans les campagnes auprès de ceux qui font le choix, parfois contraint, de « vivre de peu en zone rurale », selon le titre de la thèse soutenue à l'EHESS. Cette débrouille, qui passe par l’échange, la réparation et l’autoproduction, va de pair avec un lien social et une transmission qui tracent, par-delà la seule sobriété matérielle, un horizon d’émancipation. Contre l’actuelle récupération marchande de la vogue du bricolage, il s’agit d’abord de réparer son monde pour maintenir le monde.