Bricolage et émancipation

Bricoler pour réparer le(ur) monde : les ruraux précaires montrent le geste

Illustration : Kévin Deneufchatel

Durant trois ans, la sociologue Fanny Hugues, doctorante au Centre d’études des mouvements sociaux (CEMS), a enquêté dans les campagnes auprès de ceux qui font le choix, parfois contraint, de « vivre de peu en zone rurale », selon le titre de la thèse soutenue à l'EHESS. Cette débrouille, qui passe par l’échange, la réparation et l’autoproduction, va de pair avec un lien social et une transmission qui tracent, par-delà la seule sobriété matérielle, un horizon d’émancipation. Contre l’actuelle récupération marchande de la vogue du bricolage, il s’agit d’abord de réparer son monde pour maintenir le monde.

Dans le milieu ouvrier des années 1980, le bricolage réalisé dans l’atelier masculin constitue un travail-­à-côté de l’usine qui permet de faire des économies et d’entretenir sa réputation tout en prenant du plaisir1. Quarante ans plus tard, cette culture ouvrière masculine du bricolage semble s’être démocratisée : le bricolage et le Do It Yourself (« fais-le toi-même ») ont le vent en poupe. Fab labs, repair cafés, tutos YouTube

Texte à retrouver dans Bascules #3 - 10 propositions pour un tournant radical, en kiosque, librairie et sur notre boutique.

À la faveur des récents confinements liés à la pandémie de Covid-19 ainsi que des politiques publiques tournées vers la transition écologique 2, dans l’espace domestique, dans certains lieux publics ou sur la toile, nombre de ménages aisés préoccupés par le fait de faire durer leurs objets se mettent progressivement à bricoler...

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