Sociologie du bricolage

Bricolage : « Il y a une invisibilisation complète des pratiques vertueuses des classes populaires »

Illustration : Stefan Glerum

Depuis peu, les pratiques de réparation sont promues par les pouvoirs publics pour lutter contre l’obsolescence des objets du quotidien et l’amoncellement de déchets. Un nouvel écogeste… qui n’a rien de neuf pour les classes populaires. Entre nécessité et savoir-faire, prolos et précaires n'ont jamais arrêté de prendre soin des objets.

Réparer plutôt que jeter. C’est le nouvel écogeste vanté en France pour lutter contre la crise écologique et l’obsolescence programmée. Rien qu’en 2022 et en 2023, le gouvernement a lancé deux « bonus réparation » pour donner une seconde chance à l’électroménager défaillant ou aux vêtements usagés. L’enjeu est de taille : en Europe, l’essor de la société de consommation dans les Trente Glorieuses a en effet bouleversé notre rapport aux objets.

Article issu de notre numéro 61, disponible en librairie et sur notre boutique.

Peu à peu, le réflexe de réparer un meuble cassé ou de repriser des chaussettes trouées a quasiment disparu des mœurs. « Seuls 26 % des consommateurs réparent couramment, tandis que 38 % ne le font jamais », écrit la sociologue Julie Madon, spécialiste des modes de vie, dans sa thèse « L’art de faire durer, une pratique distinctive ». Réparer est, de fait, souvent un long et coûteux chemin de croix : « La réparation demande du temps et des efforts, [elle est] difficile d’accès et nécessite des compétences personnelles ou...

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NUMÉRO 63 : AVRIL -MAI 2024:
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