Réparer plutôt que jeter. C’est le nouvel écogeste vanté en France pour lutter contre la crise écologique et l’obsolescence programmée. Rien qu’en 2022 et en 2023, le gouvernement a lancé deux « bonus réparation » pour donner une seconde chance à l’électroménager défaillant ou aux vêtements usagés. L’enjeu est de taille : en Europe, l’essor de la société de consommation dans les Trente Glorieuses a en effet bouleversé notre rapport aux objets.
Article issu de notre numéro 61, disponible en librairie et sur notre boutique.
Peu à peu, le réflexe de réparer un meuble cassé ou de repriser des chaussettes trouées a quasiment disparu des mœurs. « Seuls 26 % des consommateurs réparent couramment, tandis que 38 % ne le font jamais », écrit la sociologue Julie Madon, spécialiste des modes de vie, dans sa thèse « L’art de faire durer, une pratique distinctive ». Réparer est, de fait, souvent un long et coûteux chemin de croix : « La réparation demande du temps et des efforts, [elle est] difficile d’accès et nécessite des compétences personnelles ou...