L'addition de malaises individuels amorce parfois des changements collectifs. Dans la région toulousaine, ce sentiment n’est pas encore majoritaire, mais gagne en importance chez les ingénieurs, techniciens et ouvriers d’Airbus, Thales, Safran et leurs sous-traitants – l’industrie aéronautique pèse localement 90 000 emplois directs et 135 000 indirects. Surtout depuis le début de la pandémie de Covid-19, qui a mis à nu la vulnérabilité du transport aérien et exacerbé la critique quant à sa forte empreinte carbone – soit 2 % des émissions mondiales de CO2. L’année 2020 a ainsi été marquée par l’émergence de plusieurs initiatives.
En mai, l’Atécopol (Atelier d’écologie politique), un collectif multidisciplinaire de scientifiques toulousains, lançait un appel aux salariés de l’aéronautique dans une lettre ouverte les invitant à une réflexion commune. Un mois plus tard, le groupe d’employés baptisé « Icare » voyait le jour. « Ces initiatives ont créé de l’émotion dans la région, car on a affirmé à voix haute une évidence qui restait taboue : pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, une décroissance du trafic aérien sera inévitable », explique Bruno Jougla, qui fait partie de la trentaine de personnes ayant rejoint ce collectif.
Une fois l’abcès...