Politiser le réensauvagement des territoires

Le réensauvagement s’est imposé comme un impératif pour laisser place aux vivants autres qu’humains. Mais la politique d’acquisition foncière par laquelle celui-ci s’est traduit mène à une impasse, constate le philosophe Antoine Chopot : cette stratégie de grignotage ignore les acteurs locaux en s’imposant à eux. Contre cette logique, l’auteur de Nous ne sommes pas seuls. Politique des soulèvements terrestres (avec Léna Balaud, Seuil, 2021) défend la création de « comités de vie sauvage » où se noueraient des alliances entre tous ceux qui, localement, admettent le principe de libre évolution, tout en inventant la mise en œuvre ici et maintenant de ce monde réconcilié avec le sauvage.