«Un petit peu alternatif, mais pas trop (…) dans l’idée que chacun y trouve sa place. » Voilà comment se décrit le Tremargad Kafé, café associatif de Trémargat (Côtes-d’Armor) sur son site Internet. Quand on passe la porte, on réalise rapidement que le cahier des charges n’est pas tout à fait respecté. Enfilade d’affiches militantes, brochures contre la répression, stickers réclamant la fin du capitalisme ou du patriarcat… Au zinc, des bonnets colorés, des barbes drues et des pulls effilochés.
Article issu de notre n°67 « Résistances rurales », disponible en kiosque, en librairies et sur notre boutique.

Le café, à l’image de la commune, fait figure de bastion écolo-socialiste. Depuis plusieurs décennies et à chaque élection, le village place en tête des partis verts ou roses. Au second tour des législatives 2024, la candidate NFP y a récolté 89 % des suffrages, contre 55 % à l’échelle de la circonscription.
Pour Matthieu, membre de La Pépie, l’association qui gère le café associatif depuis 2008, cette curiosité électorale s’explique simplement : « La population actuelle de Trémargat est composée d’une majorité de néoruraux. Ça a commencé avec “les pionniers”, quatre ou cinq couples qui se sont installés dans les années 1970 et qui avaient déjà une vision “agro-écologique”. » Depuis, les terres de ce coin de campagne alors dépeuplé, abordables car vallonnées et peu fertiles,...