Nous sommes au début des années 2000, quelque part dans le Finistère. Coincé dans son Ford Traffic, Olivier Corbin attend que le vent se lève. Il fait moche, l’océan est désespérément plat, surf et planche à voile restent au sec dans le véhicule qu’il a lui-même bricolé en van aménagé. Un an qu’il attendait ça, les grandes vacances d’été, comme n’importe quel salarié. Quinze jours, tout au plus. Le seul moment de l’année où Olivier oublie son travail technique dans un groupe industriel de la région parisienne pour se consacrer entièrement à l’une de ses passions : parcourir la côte atlantique. Mais cet été, la météo est capricieuse. Tout ça pour ça... « Ce jour-là, j’ai compris que ma situation n’était plus tenable. » Dans les mois qui suivent, Olivier décide de quitter son CDI.
La pratique de la planche à voile conduirait-elle à l’émancipation du travailleur salarié ? Presque. Disons plutôt que le parcours d’Olivier nous montre que le sport ressemble parfois à un outil d’émancipation. Voire de rébellion.
Le jeune quadra revient pourtant de loin. Au collège, c’est le bouboule du bahut, le gamin introverti que personne ne remarque trop. Ni mauvais ni bon, l’élève moyen qui ne fait pas de vagues. Dès qu’il a du temps libre, il s’enferme dans le garage familial et passe des heures à construire des maquettes de bateaux en bois. Du genre de celles qui flottent vraiment sur l’eau et dont la finition parfaite laisse présager les...