L"océan, loin d’être le « monde du silence » que décrivait le commandant Cousteau, regorge de sons aux origines diverses. Secousses des vagues, clapotis de la pluie sur la surface de l’eau, courants marins, et même volcans aquatiques ou tremblements de terre viennent perturber la quiétude de la mer. Les espèces animales marines, quant à elles, ont recours en permanence aux ondes sonores pour détecter une proie ou un prédateur, se repérer dans l’espace ou communiquer avec leurs congénères. « Le son dans la mer est un synonyme de vie, c’est le seul support de communication disponible pour les habitants de la mer, explique Michel André, bioacousticien à l’Université Polytechnique de Catalogne. Dès qu’on s’éloigne de la surface, il n’y a plus de lumière donc il n’y a pas d’autres possibilités d’échanger des informations en dehors du son. » Or, depuis plusieurs décennies, le bruit des moteurs a commencé à couvrir le chant des baleines. Le raffut produit par les activités humaines vient altérer la bande-son des fonds marins en masquant les signaux sonores produits par ces animaux. Dans ce brouhaha, baleines, dauphins et cachalots peinent à communiquer avec leurs congénères et se repérer entre eux. Loin d’être passifs, ces animaux se sont adaptés en recourant à des stratégies diverses, se rapprochant de leurs congénères ou modulant l’intensité et la fréquence de leurs chants.
Hécatombes silencieuses
Mais...