Élites

Technocrates, éditocrates... Nos médiocres ont du talent

Illustration : James Clapham

Les compétences exceptionnelles dont les élites politique, économique ou intellectuelle se prévalent pour forcer le respect des classes subalternes ne sont qu’un instrument de gouvernement parmi d’autres. Assurées de leur légitimité, cramponnées à leurs privilèges et pétries d’autosatisfaction, elles apparaissent alors comme les farouches sentinelles d’un conformisme qui assure leur maintien en haut de la hiérarchie sociale.


Le technocrate

« L’opinion populaire sait maintenant reconnaître dans leurs visages glabres, distingués et interchangeables, dans la compétence tempérée de leurs propos, spécifiques et interchangeables, dans la diversité et dans la politesse de leurs réticences, pleines de sens mais interchangeables, la présence innombrable de la technocratie », écrivait en 1967 Jean-Pierre Chevènement. Dans ce pamphlet publié sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, l’ancien ministre de l’Intérieur s’en prenait – non sans cruauté – à ses professeurs et camarades de promo de l’École nationale d’administration (ENA), attaqués pour leur carriérisme, leur vanité et leur panurgisme. En 2017, au tour des correcteurs eux-mêmes de se plaindre de la piètre qualité des candidats qui se sont présentés au concours d’entrée, coupables de « frilosité », pour beaucoup incapables de « proposer une réflexion, une vision personnelle » et obligeant le jury à « traquer [chez eux]l’originalité comme une denrée rare ».

Article issu de notre numéro 48 «

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NUMÉRO 63 : AVRIL -MAI 2024:
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