Aux Pays-Bas, plusieurs mouvements citoyens prônent le retour à des fermes communautaires pour promouvoir une alimentation plus durable et préserver la biodiversité. Mais ces initiatives, aussi inspirantes soient-elles, font figure d’exception dans un pays dont le modèle s’est fondé sur l’agriculture intensive destinée à l’exportation.
Zaza Versteeg est plus habituée à l’atmosphère feutrée des musées qu’au sol boueux des exploitations maraîchères. Cette passionnée d’histoire de l’art a longtemps coordonné des expositions et défendu de jeunes artistes. Mais en 2018, la naissance de sa fille a changé ses priorités. « Devenir mère a été un tournant. Je me suis dit que si je voulais être un bon exemple, il fallait que je me lance dans des projets qui ont plus de sens. » Avec comme préoccupation d’offrir la meilleure nourriture possible à sa fille. Mais comment, sans en connaître la provenance et la manière dont elle est produite ?
Article à retrouver dans notre numéro 60 « La tragédie de la propriété », en kiosque, librairie et sur notre boutique. »
Alors que le monde agricole lui est complètement étranger, Zaza décide de monter une ferme. Elle réunit 200 habitants de sa ville du nord des Pays-Bas, Bergen, et ils se mettent ensemble à la recherche de terres. Aucun n’est agriculteur, mais tous sont prêts à débourser la somme de 2 000 euros pour acheter tracteurs, semences, animaux et surtout embaucher des agriculteurs et des éleveurs qui, eux, seront capables de produire des fruits, des légumes et de la viande. Après deux ans d’efforts, la ferme « Duinstreek » voit le jour le 1er janvier 2022. « Ça a pris du temps car tout le monde a monté ce projet en parallèle de son travail et de sa vie de famille. Mais maintenant je mange tous les...
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