« Ici, nous reproduisons les semences du Bilad al-Cham. Nous conservons les variétés de graines paysannes en provenance du Liban, de Syrie, de Jordanie, de Palestine ou encore d’Irak », détaille Serge Harfouche, 36 ans, à l’ombre d’une vigne. Dans un village de la région de Saadnayel, à 45 kilomètres de Beyrouth, traditions, traditions agricoles et conditions climatiques communes sont pourtant morcelées par des frontières infranchissables. Entouré par des maisonnettes en béton gris d’un côté et des tentes blanches aux lettres bleues du HCR de l’autre, un champ partagé par des rangs de légumes en train de mûrir au soleil s’étend sur une large surface. Les montagnes encore enneigées à l’horizon, une maison se démarque des autres. Ses murs sont bâtis avec un mortier naturel, capable de maintenir une température idéale pour le stockage des graines – elles s’y trouvent ainsi entièrement préservées. En face de la porte d’entrée, une table massive en bois accueille une réunion de la communauté qui y habite. Ils sont Libanais, Syriens ou Français.
Reportage à retrouver dans notre numéro « Punir les écocidaires », disponible en kiosques jusqu'à début octobre, et sur notre boutique.