Grand entretien

François Jarrige : « Il n’y a jamais eu autant d’animaux prolétaires qu’à l’âge du capitalisme industriel »

Photos : Marie Rouge

Si le capitalisme industriel s’est construit sur l’exploitation des énergies fossiles ainsi que sur celle des travailleurs, les animaux ont aussi été pris dans son engrenage. Utilisés dans l’artisanat et le maraîchage, ils ont également fourni une énergie indispensable aux grandes usines naissantes. Dans La Ronde des bêtes. Le Moteur animal et la fabrique de la modernité (La Découverte, 2023), l’historien François Jarrige met en lumière le rôle méconnu mais fondamental de la mise au travail des animaux dans l’avènement de l’Anthropocène.

Vous êtes historien, enseignant-chercheur à l’université de Bourgogne et spécialiste de l’histoire des techniques. En quoi l’arrivée des techniques industrielles a-t-elle modelé notre rapport au monde, notre façon d’être ?

Votre question est vaste tant les choix techniques et les cultures matérielles ne cessent de façonner nos rapports au monde et aux autres. Ce que l’on appelle les techniques industrielles a très profondément transformé notre rapport au monde : ces techniques, que l’on peut dater de la « révolution industrielle », permettent d’accroître la capacité de production, la puissance, le contrôle que les sociétés exercent sur leur milieu.

Article issu de notre numéro 60 « La tragédie de la propriété », en kiosque, librairie et sur notre boutique.

Elles ont permis de démultiplier la puissance productive, inaugurant ce qu’on appelle désormais l’Anthropocène, et son ambivalence, tant la nouvelle puissance d’agir devient aussi une nouvelle puissance destructrice. On a longtemps considéré ces techniques comme un progrès,...

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