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Faire-play 3/4 : Top 5 des conseils incontournables pour tout bon libriste

Le terme libriste désigne originellement les adeptes et défenseurs des logiciels libres (open source). Mais à l'heure des fablabs, le concept quitte le monde de l'informatique pour s'inviter tous les jours un peu plus dans d'autres domaines comme le design, l'architecture ou l'agriculture.

À grand renfort de blogs, de chaînes Youtube ou de wikis, ces passionnés partagent leurs procédés en détaillants conseils et erreurs à éviter. Pour les développeurs et les makers, mais aussi pour les curieux, voici le top 5 des des bonnes pratiques documentaires du libriste.

1. Pouvoir définir le terme « documentation »

C’est inévitable. Quel que soit votre rapport à l’open source, vous avez déjà rencontré au moins une de ces deux formes de documentation :

  • Le mode d’emploi/Notice d’utilisation : cauchemar pour les uns, bible pour les autres, qui ne s’est jamais acharné sur cette notice censée expliquer comment monter son armoire suédoise? Ce type de documentation s’est beaucoup développé pendant les 50 dernières années, atteignant parfois une forme assez absurde (illisible, écrite dans une autre langue, opaque…)
  • L’ensemble de documents de travail : plans, code source d’un programme ou matériaux utilisés durant la fabrication… En somme, tout ce qu’il faut savoir pour reproduire l’objet documenté.

Pour les makers, hackers ou autres bidouilleurs 2.0, la documentation constitue à la fois le mode d’emploi et le carnet de projet. Bien faite, elle rassemble toutes les informations nécessaires à la reproduction du concept initial et explique non seulement comment procéder mais aussi comment éviter certains écueils.

2. Connaître les bénéfices d’une bonne documentation

Dans la culture du partage, la documentation se veut libre, c’est-à-dire ouverte à tous. Cela présente plusieurs avantages : l’accès rapide aux documents désirés, l’amélioration et la correction du contenu par une communauté mais aussi la possibilité de développer de meilleurs produits grâce à des compétences externes qui n’ont pas été associées au projet initial.

Cette pratique n’est pas uniquement bénéfique pour le développement d’un projet. Mettre en commun les expériences d’un groupe garantit par dessus tout à ses membres trois atouts majeurs : un apprentissage rapide, une communication aisée et un gain d’efficacité.

3. Être endurant (documenter est contraignant)

Malheureusement, élaborer une bonne documentation ne va pas de soi. Les plates-formes, comme les wikis, sont souvent peu accessibles car réservés principalement aux seuls connaisseurs. Rassembler les documents de travail et expliquer les étapes de fabrication se révèle souvent fastidieux et chronophage… Bref, documenter est laborieux et beaucoup font l’impasse sur cette étape cruciale de la conception.

4. Ne pas procrastiner

Le conseil semble évident, peut-être même simpliste. Et pourtant, il témoigne du plus grand mal dont souffre la documentation. Plus on attend, plus il est difficile de détailler l’intégralité de sa démarche.

Alors que faire? Comment pallier efficacement à cette vision décourageante de la documentation? Documenter peu, régulièrement. L’important est de conserver le plus de traces de l’évolution du projet. Cela peut simplement se résumer à prendre des photos et à y joindre ses documents de travail. Le plus? Diversifier les supports. Schémas, croquis, vidéos, enregistrements… parleront souvent bien plus qu’une longue et fastidieuse explication. Tout est bon pour rendre la documentation vivante.

5. Participer à créer des biens communs

Les tutoriels et les articles qui, un jour, vous ont accompagné dans votre apprentissage, constituent bien une forme de documentation. L’équation est simple : en partageant vos connaissances, vous permettez à d’autres d’apprendre et de créer du savoir, qui, s’il est partagé, vous enrichira en retour. L’action documentaire ne doit pas être assimilée à de l’archivage. Il s’agit d’un outil vivant, d’une opportunité de lutter contre les inégalités. De parier sur l’échange mutuel pour un développement commun.

Le web est la preuve la plus tangible que la documentation est un bien nécessaire au développement d’une nouvelle société. Mais il existe d’autres lieux, biens réels cette fois-ci, où pratiquer la culture du partage et du faire ensemble. Les fablabs et autres laboratoires de fabrication numérique préparent une nécessaire révolution. La documentation, mal exploitée ou mal comprise porterait une atteinte très dommageable à la dynamique d’ensemble. 

Pour lire les autres épisodes de Faire-play
Épisode 1 
Épisode 2
Episode 4 

 Thibaut Métivier est un jeune designer nantais à l'origine de Lift, un écosystème qui réinvente l'expérience documentaire dans les lieux d'innovations. Après avoir étudié le design d'espace et les services numériques, il se tourne désormais vers une conception plus sociale du design : développer les outils adaptés à l'évolution d'une société plus humaine. Cette série d’articles est inspirée par son travail pour son mémoire de fin d’études.

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