On mange bio. On roule à vélo. On clame partout qu’on est un vrai écolo. Mais on paie toujours ses graines de chia avec une carte de la BNP Paribas. Ce n’est pourtant pas faute d’ignorer l’empreinte carbone colossale des banques françaises. Selon le dernier rapport Banking on Climate Change, la BNP a augmenté de 72 % ses financements aux énergies fossiles entre 2018 et 2019. Et ses concurrentes, notamment le Crédit Agricole et la Société Générale, ne valent pas mieux : toujours selon ce rapport, le premier a investi 46 milliards de dollars dans l’industrie du charbon depuis l’accord de Paris, tandis que la seconde a augmenté son financement annuel pour toute l’industrie des énergies fossiles, notamment la fracturation hydraulique. « Les citoyens n’ont pas encore totalement conscience du puissant bulletin de vote qu’est leur portefeuille, regrette Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de Reclaim Finance, une ONG qui veut mettre la finance au service du climat. Les pancartes d’éoliennes dans le bureau des conseillers leur font croire qu’ils financent ce secteur. Mais en réalité, il y un grand manque de transparence. » Pourtant, les citoyens ne sont pas naïfs. Selon un sondage OpinionWay (1), 86 % des personnes interrogées estiment que les banques ne sont pas transparentes sur la façon dont elles utilisent l’épargne qu’on leur confie. 80 % jugent qu’elles ne se préoccupent pas de l’impact social ou environnemental de leurs investissements....