C’est en voyageant dans le monde entier au début des années 2000 que Fabrice Desjours tombe amoureux du jardin-forêt : de Sumatra aux Comores, du Chili au Costa Rica, il est conquis par cette technique d’agroforesterie répandue autour des villages. Ce modèle, dit de 3D nourricière, consiste à « produire en volume en imitant l’étagement d’une forêt » et en intégrant un maximum d’espèces comestibles. On commence par une strate de canopée avec de grands arbres nourriciers puis des arbres moyens, des arbustes et des plantes au sol. « Le jardin-forêt ressemble à s’y méprendre à une forêt naturelle, mais toutes les espèces ont été sélectionnées par l’humain », détaille Emmanuel Torquebiau. Chercheur émérite, il est l’étudiant de Francis Hallé lorsque le célèbre botaniste décrit le jardin-forêt dans les années 1970, à l’occasion d’un voyage sur l’île de Java, en Indonésie : « C’est la modalité emblématique la plus aboutie de l’agroforesterie. »
Article issu de notre numéro 62 « L'écologie, un truc de bourgeois ? », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.