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Transiscope : la carte des alternatives près de chez vous

Pour accélérer la reliance des « acteurs de la transition écologique, sociale et solidaire » et améliorer leur visibilité auprès du grand public, 10 organisations ont créé un portail web des alternatives réunissant sur une seule et même carte la plupart des initiatives citoyennes en France.

Même avec la meilleure volonté du monde, il n’est pas toujours évident de trouver près de chez soi les alternatives susceptibles de bousculer nos habitudes de consommation. Que ce soit par manque de temps ou par manque de visibilité, par habitude ou par lassitude, il n’est pas rare que l’on finisse par se résoudre à l’inaction. Pour pallier ce manque de circulation de l’information, la Transiscope a lancé lundi 1er octobre la version béta de la première carte interactive agrégeant de nombreuses alternatives en France.

Cartographier les alternatives pour s’y retrouver

Pour rendre l’information plus accessible et permettre à tout un chacun de visualiser en un coup d’œil les alternatives citoyennes à proximité, un collectif de dix organisations travaille depuis deux ans à la création d’un réseau regroupant sur une seule et même carte interactive l’intégralité (ou presque) des associations, AMAP, « repair’ Café » et autres initiatives contribuant à « un monde plus juste et durable ». Des associations telles que les Colibris, Alternatiba, Crid, ou encore Mouvement pour l’Economie Solidaire ont mis en commun leurs données pour créer cet outil nécessaire à la transition qu’ils appellent de leur voeux.


Capture d’écran de la carte interactive © Transiscope

Si l’objectif premier de Transiscope est bien de donner à tout citoyen les clefs pour trouver facilement les alternatives près de chez lui et ainsi inciter au développement de celles-ci, la carte interactive s’avère aussi être un moyen particulièrement lisible pour voir quels territoires sont délaissés. Plutôt que de créer son propre projet là où d’autres alternatives similaires existent déjà, les porteurs de projet pourront donc se rallier à un collectif existant, ou bien défricher ces “zones grises” où les initiatives manquent encore.

Un projet technique et politique pour encourager la transition

C’est en ce sens qu’Audrey Auriault, membre du Collectif des Associations Citoyennes qui participe au projet, explique que Transiscope est tout autant un projet technique que politique.

Un projet technique d’abord parce que, contrairement à ce qu’on trouverait sur une plateforme privée, l’ensemble des données est disponible en open data – et d’autre part parce que la technologie qu’elle utilise, le « bus sémantique »  est unique en son genre. Comme l’explique Edouard Marchal, membre de Transiscope : « Le bus sémantique se charge de prendre l'existant, de mettre automatiquement à jour les changements et de présenter le tout sous une forme harmonisée. C'est là la nouveauté et la force du projet : dans un futur proche, nous aurons une carte gigantesque où quasiment toutes les alternatives seront trouvables. » En revanche, les utilisateurs particuliers ne peuvent pas renseigner eux-mêmes directement une alternative, du moins sur le site de Transiscope même. Il faut passer par les systèmes sources, ceux de Cap ou Pas Cap ou de Près de Chez Nous (la carte des Colibris), par exemple.

Ensuite, il s’agit bien d’un projet « politique » puisque c’est la coopération qui est au centre des valeurs de Transiscope, le dépassement des intérêts propres de chaque association vers le commun et le partage collaboratif en vue de réunir les « alternatives qui constituent des réponses concrètes à une crise systémique. » D’après Edouard Marchal : « Ce n'est pas juste une plateforme mais un collectif de 10 associations qui participent à la création de Transiscope, mutualisent leurs données, leurs contacts, leurs savoirs… Avec cette plateforme, nous avons l'opportunité de créer un lien solide, ancré autour d'un projet palpable. Une nouvelle manière de faire de la reliance. Plus nous aurons de structures qui nous rejoindrons, plus nous travaillerons ensemble. »

Transiscope attend désormais de collecter encore davantage de données en appelant à la collaboration avec d’autres associations. Le but, à terme, serait de réunir sur cette seule carte l’intégralité des alternatives existantes et de proposer un agenda « des événements qui agissent en faveur de la transition de notre société. »




 

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