Les Italiens disposent d’un mot précieux, qui nous manque, « insurgente », qui contracte l’idée de résurgence et d’insurrection. Pour qualifier le surgissement qui s’est produit il y a trente ans à Rome, d’autres préfèrent parler de « miracle », comme Claudio Monachesi. Ce retraité de la polyclinique de Rome s’adonne désormais à temps plein à sa passion : la poésie. Et, depuis qu’il a découvert le Lago Bullicante, l’ancien technicien en radiologie s’est fait « poète combattant ». Ce grand homme un peu fantasque, qui récitait des vers aux patients « pour les rendre heureux » et a écrit Poesia per la radiologia, certainement l’unique recueil au monde consacré à l’imagerie médicale, a trouvé un nouveau combat : la défense poétique d’un lac dont l’irruption dans un quartier populaire, à la misère immortalisée par Pasolini dans le film Accattone (1961), tenait de « l’impossible ».
Article issu de notre hors-série « Ces terres qui se défendent », en librairie et sur notre boutique.
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Situé derrière la gare de Termini, ce quartier coincé entre les voies de chemin de fer partant vers le sud et l’est de l’Italie...