Plusieurs innovations technoscientifiques récentes ouvrent peu à peu la voie à une délégation de tout ou partie de la procréation humaine à des machines. Si cette perspective d’une « usine à bébés » reste lointaine, certaines techniques sont déjà presque assez mûres pour être diffusées.
Lové dans son canapé, un couple regarde grandir son bébé depuis l’écran de son smartphone : l’incubateur EctoLife est équipé d’une caméra qui leur permet de suivre en temps réel le développement de leur futur enfant. Au bout de neuf mois, il suffira d’appuyer sur un bouton pour vidanger et ouvrir la capsule. « Avec EctoLife les césariennes seront bientôt du passé », clame le clip promotionnel. En décembre 2022, la vidéo devient virale et les internautes spéculent sur un projet développé par la Fondation Gates. Son auteur, Hashem Al-Ghaili, un communicant scientifique yéménite, consent à une explication : « EctoLife est un concept élaboré à partir de recherches scientifiques. Cela n’existe pas. »Ou pas encore.
Article à retrouver dans notre numéro 58 « L'empire logistique », en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Depuis l’invention du terme « ectogenèse » par un généticien britannique il y a un siècle, l’idée de l’utérus artificiel n’a cessé d’inspirer les chercheurs. D’annonces en découvertes, la possibilité de concevoir des enfants ex-utero se matérialise peu à peu. En 2017, des médecins américains présentent leur « biobag », une poche gestationnelle destinée aux très grands prématurés. Deux ans plus tard, des chercheurs israéliens annoncent avoir reproduit en laboratoire une membrane utérine humaine. L’an passé, un équipe chinoise met au point un...
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