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Paris veut être le leader de la finance verte et durable

La place de Paris souhaite jouer un rôle de premier plan en Europe et au niveau international dans le domaine de la finance verte et durable. La création le 13 juin d'une nouvelle marque de Paris Europlace, "Finance for Tomorrow" illustre cette volonté de montrer l'exemple.

L'objectif du nouveau projet de la place de Paris "Finance for Tomorrow", lancé le 13 juin est de montrer que "Le futur durable commence ici" comme l'indique son slogan. L'idée est de rediriger massivement les flux de capitaux vers des investissements de long terme prenant en compte des défis environnementaux et sociaux. "Finance for Tomorrow" remplace le projet "Paris Green and Sustainable Finance Initiative", tous deux impulsés par Paris Europlace, l’organisation en charge de développer la place financière de Paris. Cette nouvelle bannière réunit déjà une quarantaine de membres dont le Crédit Agricole, EDF, Engie, WFF ou encore le ministère de l’environnement.

À en croire Gérard Mestrallet, le président de Paris Europlace et du conseil d'administration d'Engie, la place de Paris serait à la pointe sur les green bonds (obligations vertes). "Au premier semestre 2017, la France est au premier rang devant la Chine, le Brésil et les Etats-Unis en termes d’émissions de green bonds", a-t-il annoncé lors d’une conférence organisée au Palais Brogniart mercredi 15 juin. D'après le CA-CIB, la banque de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole, à l’échelle mondiale, en 2017, 24% des émetteurs d’obligations vertes sont des entreprises françaises, 25% des émissions sont arrangées par des banques françaises et 27% des green bonds sont achetés par des investisseurs français. 



Philippe Zaouati, président de Finance for Tomorrow et directeur général de Mirova, filiale dédiée à l’investissement responsable de Natixis Asset Management, a lui mis l’accent, lors de la conférence, sur le "haut niveau d’expertise de la place de Paris reconnue au niveau international" et sur l’existence d’un partenariat public-privé efficace. "La place de Paris regroupe  des banques de notation, des chercheurs, des grands groupes et des cabinets de conseils" précise Anne-Claire Roux, également présidente de Finance for Tomorrow.

 Malgré ses atouts et un contexte international favorable, la Bourse de Paris reste derrière celle du Luxembourg

Preuve du sérieux du projet, l’ancienne ministre de l’environnement, Ségolène Royal, tenait, par sa présence, à apporter son soutien à cette démarche. La présidente de la COP21 a également évoqué le cas du Brexit et de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris qui représentent, selon elle, une occasion pour la France de s’impliquer davantage dans le domaine de la finance verte. Sans compter que l'accord de Paris a permis "un basculement du monde des affaires et des finances vers une croissance verte."

L’ex-ministre en a profité pour rappeler les mesures qu’elle a mises en place sous le quinquennat de François Hollande. A savoir l’article 173 de la loi sur la transition énergétique qui instaure une obligation pour les grands investisseurs français de rendre compte de leur gestion des risques liés au climat. Un label public TEEC (Transition Énergétique et Écologique pour le Climat) a été créé fin 2015. Il garantit l’orientation des investissements vers le financement de la transition écologique et énergétique.

La France a enfin émis début février un emprunt vert historique de 7 milliards d’euros, le plus gros emprunt vert souverain jamais réalisé. Ces dispositifs ont permis de "garantir la qualité des produits et ont par ailleurs fortement contribué au développement du marché de l’investissement responsable", détaille un communiqué de Paris Europlace.

Seule ombre au tableau: "la Bourse du Luxembourg reste la première place de cotation des green bonds devant Paris, notamment grâce aux émissions de la Banque Européenne d’Investissement", a reconnu Gérard Mestrallet.

 

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