A compléter

Opérations commerciales, meilleure gestion des repas, les solutions existent pour lutter contre le gaspillage alimentaire

À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, il est essentiel de prendre connaissance des solutions qui permettent à notre société de développer un modèle de consommation pérenne, plus responsable et durable.

En 2017, plus d’un milliard de tonnes de nourriture sont encore gaspillées chaque année dans le monde ; en parallèle 1 personne sur 9 a du mal à se nourrir. Les conséquences écologiques et économiques de ce constat sont lourdes : 8% des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux déchets alimentaires. Le traitement de ce gaspillage engendre, quant à lui, 940 milliards de dollars dépensés inutilement chaque année.

En France, chaque année, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées. Pourtant, depuis l’adoption de la loi contre le gaspillage alimentaire en 2016, la prise de conscience collective s’est étendue dans tout l’Hexagone ! Ainsi, selon une étude menée par le Ministère de l’Environnement en mars 2017, 3 Français sur 4 déclarent adapter systématiquement la quantité achetée en fonction de leurs besoins afin d’éviter de gaspiller. Les mentalités évoluent dans le bon sens, et pour preuve : en seulement un an, de belles initiatives ont vu le jour !

Responsables de 14% des pertes et gaspillages de nourriture, les supermarchés se lancent dans des campagnes éthiques. Les opérations « fruits et légumes moches » dans les rayons par exemple, ou encore l’obligation de distribuer leurs invendus à des associations sont autant d’actions désormais mises en place. Nous sommes encore loin du Danemark, l’un des pays les plus avancés dans la lutte contre le gaspillage, où des supermarchés entièrement constitués d’invendus ouvrent. Nous sommes cependant sur la bonne voie car la loi n’a pas uniquement impacté la grande distribution.

Dans certaines cantines scolaires, une meilleure réorganisation des repas a permis de réduire les restes par personne et par jour de 167 à 10 grammes seulement. Les applications mobiles s’adressant aux particuliers sont aussi de la partie, offrant un large éventail de solutions afin d’acheter plus intelligemment ! Présente dans six pays, l’application Too Good To Go a pu sauver plus d’un million de repas en un an, en connectant commerçants et consommateurs pour leur permettre de récupérer les invendus à petit prix.

En tant que consommateurs, nous avons aujourd’hui toutes les cartes en main pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Chaque strate de la société a le moyen d’agir simplement et efficacement. Institutions, grande distribution, commerçants ou encore particuliers, nous avons tous un rôle à jouer ! Ce n’est qu’en continuant nos efforts que notre impact sera global. La loi sur le gaspillage alimentaire ne traite cependant pas de la question de la surproduction, source du problème ; là aussi, nous avons le pouvoir de faire bouger les choses : alors qu’attendons nous ?



Lucie Basch démarre sa carrière dans l’agro-alimentaire au Royaume-Uni. Sensible au gaspillage alimentaire et choquée par ce qu'elle voit dans l'industrie, elle quitte son travail pour mettre son énergie au service d’une cause qui lui importe. Elle monte le projet Too Good To Go en Norvège avec un groupe d’entrepreneurs qui voit le jour au début de l’année 2016. Aujourd’hui, entourée par toute une équipe, elle participe à la sensibilisation de centaines de milliers d’utilisateurs au gaspillage alimentaire.



Originaire de Moscou, Selina Juul s’installe au Danemark à l’âge de 13 ans. Depuis toujours attachée aux questions environnementales, elle fonde en 2008 le mouvement Stop Wasting Food, qui connaît très rapidement un large succès. C’est aujourd’hui la plus grande Organisation Non Gouvernementale dédiée à la lutte contre le gaspillage alimentaire au Danemark, qui a réussi à façonner de manière constructive l’opinion publique dans le pays.

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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