Grand entretien

Olivier Assayas : « Le cinéma est vivant tant qu'il a le désir de se réinventer »

Photos : Sophie Carrère

À combien de crises le cinéma a-t-il survécu ? Secoué au fil de son histoire par le parlant, la télévision, le magnétoscope, le piratage, le voici désormais en prise avec l'ubiquité des plateformes et la fermeture des salles consécutive aux confinements. Dans Le Temps présent du cinéma (Gallimard, 2020), écrit peu avant la pandémie, le réalisateur Olivier Assayas se montre très critique sur ce qu'est devenue l'industrie du cinéma, tout en refusant de céder au fatalisme.

En ce vendredi après-midi de la mi-mars, quelques heures avant l’entrée en vigueur de nouvelles mesures de confinement à Paris, Olivier Assayas nous accueille dans un ancien atelier de confection reconverti en studio situé dans le 9e arrondissement de la capitale. Le réalisateur à la renommée internationale est plongé dans la préparation d’un projet sur un terrain où on ne l’attendait pas : une déclinaison en série de son film Irma Vep pour la chaîne américaine HBO, avec l’actrice suédoise oscarisée Alicia Vikander en tête d’affiche. En attendant la sortie sur le petit écran, les spectateurs pourront retrouver l’ancien critique de cinéma dans les librairies. Car à 66 ans, celui qui a sévi aux Cahiers du cinéma dans les années 1980 n’a jamais cessé de prendre la plume. Dans Le Temps présent du cinéma, il fait le constat de l’effacement de la cinéphilie et réfléchit aux devenirs de cet art majoritaire, qui « était la dernière forme d’art à résonner jusqu’au plus profond de la société ».

Venant de la peinture, vous écrivez dans Le Temps présent du cinéma (Gallimard, 2020) avoir choisi de vous tourner vers le cinéma parce qu’il « était la dernière forme d’art à résonner jusqu’au plus profond de la société, à ne pas être enfermé dans sa forteresse, ou son bunker, ou même sa tribu, son village gaulois ». Vous évoquez à un autre moment avoir fait ce choix parce que c’était l’art majoritaire....

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