A compléter

Notre pays a besoin d'un grand plan pour l'éducation et la jeunesse

Face à l'urgence de redonner de l'espoir à tous et d'investir dans la jeunesse et l'éducation, 15 mouvements citoyens d'ampleur nationale, lancent la Grande Équipe de France: une grande mobilisation citoyenne à destination des jeunes.

 

Nous avons désespéré notre jeunesse, en partie interdite d’avenir. Elle part à l’étranger, est attirée par les extrêmes, n’en peut plus de cette société qui ne veut pas lui laisser sa place. Elle quitte le navire, proteste, vote avec ses pieds, chante ses colères.

La responsabilité est collective; la solution doit l’être aussi. Tout attendre d’un nouveau président et de solutions «venant d’en-haut» relèverait de l’inconscience. Il est urgent de changer de méthode.

20% de nos enfants entrent au collège sans savoir lire correctement, 2 millions de jeunes sans activité ni qualification sont empêchés de rêver leur avenir, 1 jeune sur 4 est prisonnier du chômage. Notre honte est là. A ce niveau d’échec, tout le monde est coupable. Notre pays a besoin d’un grand plan pour l’éducation et la jeunesse, qui s’appuiera avant toutes choses, sur ceux qui, sur le terrain, sont déjà mobilisés.

Dans une campagne où la jeunesse, comme la place de la société civile, ont été les grands absents, nous lançons un appel à investir massivement dans notre 1ère ressource naturelle: nos enfants et nos jeunes! Faire réussir la France et sa jeunesse est une obligation. La solution réside dans un changement de braquet historique: la mobilisation générale des citoyens coopérant avec les territoires, les entreprises et l’Etat. Les enfants des autres sont nos enfants. Engageons-nous ensemble pour eux, pour nous.

Nous représentons 15 mouvements nationaux engagés pour l’éducation et la jeunesse qui ont produit des résultats tangibles avec des moyens souvent limités. C’est déjà assez pour appeler les autres acteurs de terrain à une œuvre commune, avec humilité. Nous contribuons chaque année à la réussite de plus de 100.000 jeunes et 600.000 enfants. Si nous coordonnons nos efforts et sommes soutenus par l’engagement des citoyens sur le terrain, de l’Etat et des collectivités, nous sommes en mesure d’en toucher dix fois plus… et plus encore si d’autres décident de participer au mouvement!

Il s’agit de créer ensemble un nouveau pacte pour l’éducation et la jeunesse en unissant toutes les énergies : celles des pouvoirs publics bien sûr, mais aussi celles des associations, des entreprises, des artisans, et, plus encore, celles des citoyens et des jeunes eux-mêmes! 67% des jeunes sont prêts à donner 6 à 12 mois de leur vie à l’intérêt général dans le cadre du Service Civique (1). Les jeunes de France sont les 2ème plus engagés d’Europe. C’est dire leur potentiel de mobilisation ! Les jeunes ne sont pas le problème: ils sont une grande part de la solution!

Isolément, le nouveau gouvernement ne pourra pas grand-chose; on le sait. Chacun des mouvements que nous représentons est bel et bien une part de la solution, pour lutter contre l’échec scolaire, pour donner une deuxième chance à ceux qui en ont besoin, pour favoriser l’égalité des chances, pour accompagner tous les jeunes vers le premier emploi, y compris ceux qui en sont les plus éloignés, pour donner ou redonner le sens du bien commun et de l’engagement pour la société. Et ce sur tous les territoires, y compris ceux qui ont dit leur sentiment d’être abandonnés par la République. La liste des besoins est longue! Celle des solutions proposées l’est aussi. Nous sommes tous une petite part de l’intelligence collective de la Nation. Et nous savons que l’avenir réside dans une meilleure articulation entre les politiques et l’administration publique, et nous, acteurs de terrain. Nous devons passer d’une culture de la politique publique descendante, à celle d’une politique publique co-construite et co-conduite avec les faizeux.  Des grands dispositifs à la multi-thérapie pensée localement.

Nous avons, sur le terrain, une capacité réelle à mobiliser l’énergie citoyenne. Les citoyens sont en mesure d’apporter le temps, l’attention, la confiance, ce regard qui fait grandir. Les jeunes acteurs d’apporter leur force d’engagement, leur énergie, leur créativité. Les collectivités locales d’adapter, d’ajuster et de fédérer les énergies sur leur territoire. Seul l’Etat est en mesure de financer ou d’aider à mobiliser des financements pour que cela devienne un effort de grande ampleur à l’échelle nationale. Chacun doit faire sa part, coopérer, créer de l’unité dans ce pays fragmenté. La jeunesse ne peut être un sujet de division. Elle sera la voie de notre réconciliation avec nous-mêmes.

Nous proposons une manière différente d’agir; notre «Grande Equipe de France» composée d’entrepreneurs sociaux  qui ont réussi en partant souvent de rien, se propose de co-piloter (aux côtés de l’Etat) une action d’intérêt public autour de principes forts:

- Engager les acteurs de terrain à travailler ensemble, et l’Etat à les soutenir.

- Collaborer étroitement avec les collectivités territoriales et les entreprises.

- Rechercher la mobilisation citoyenne et des modèles économiques et partenariats afin que la société dans son ensemble participe, car l’argent public ne doit et ne peut tout faire. Nous voulons bâtir une société d’acteurs !

- Rendre compte au pays des résultats de nos actions, bien-sûr…

Nous formons l’ambition d’accompagner entre 2 et 3 millions d’enfants et de jeunes vers leur réussite. Pour cela, nous engagerons nos efforts sur 4 axes :

- L’apprentissage de la lecture et l’accès à la culture dès le plus jeune âge, par la mobilisation de la solidarité intergénérationnelle, avec par exemple Mom’Artre ou Passeurs d’Arts qui développent la pratique artistique chez les plus jeunes, ou le programme Lire et Faire Lire qui touche plus de 600.000 enfants et pourrait en accompagner beaucoup plus. Faire des lecteurs, c’est lutter contre l’échec scolaire, la violence et l’exclusion.

- Le développement du tutorat, qui permet à des étudiants d’accompagner des collégiens et lycéens pour réussir à l’école, comme avec Zup de Co, ou d’oser avoir de l’ambition malgré un milieu social défavorisé, comme le font les cordées de la réussite ; et le développement du mentorat, qui mobilise des adultes acceptant d’accompagner des jeunes de milieux modestes vers leur réussite, comme avec Frateli et Passeport Avenir; ou encore le réseau social JobIRL qui met en relation les jeunes et des professionnels.

- L’insertion professionnelle des jeunes de nos territoires populaires, qu’ils soient sans diplôme, comme avec l’Agence pour l’Education par le Sport et ses partenariats entreprises, ou diplômés, comme avec le cabinet de recrutement de la diversité Mozaik RH. Demain des milliers de jeunes pourraient être concernés chaque année par ces programmes.

- L’engagement des jeunes, notamment ceux qui n’y croient plus, avec la montée en charge massive mais qualitative du Service civique, qu’Unis-Cité, association pionnière et spécialiste, pourra aider à réussir. Faisons confiance à ceux qui ont gagné leurs galons sur le terrain. Notre programme, c’est aussi cela; reconnaître la valeur de l’expérience acquise.

La liste des actions à développer est longue ! Ce sera un début…

Avec un fonds d’investissement ambitieux sur cinq ans –seule la durée garantira notre efficacité–, l’énergie collective des Français et celle des jeunes en particulier, nous sommes en capacité de changer la donne dans le pays.

700 jeunes, de toutes origines et milieux sociaux, issus de toutes nos organisations, seront les premiers ambassadeurs de ce grand plan citoyen pour la jeunesse. Ils se rassembleront le 20 Juin pour une journée historique où ils inviteront Emmanuel Macron et le nouveau gouvernement à s’engager. Elus des villes françaises, entrepreneurs, artisans, organismes de formation, acteurs associatifs seront évidemment invités à s’engager à leur tour. Ce sera le départ d’un grand élan citoyen pour et par la jeunesse de France.

Que le nouveau Président en soit dores et déjà convaincu: seule l’action commune unit. Notre société fragmentée a besoin d’œuvres communes non partisanes et fédératrices. Elle a besoin de croire en sa jeunesse.




Les signataires

Jean-Philippe Acensi, président des Zèbres et fondateur de  Agence d’Education par le Sport

Radia Bakkouche, Présidente de Coexister

François Benthanane, fondateur de Zup de Co

Benjamin Blavier, fondateur de Passeport Avenir

Erika Cogne, Directrice Générale de l’Institut Telemaque

Jean-Claude Decalonne, Fondateur de Passeurs d’Arts

Chantal Dardelet, secrétaire des Zèbres et directrice de ESSEC Egalité des chances

Said Hammouche, fondateur de Mozaik RH

Alexandre Jardin, fondateur de Bleu Blanc Zèbre et de Lire et Faire Lire

Paul Landowski, fondateur de Café Contact Emploi

Chantal Mainguene, fondatrice de Mom’Artre

Christelle Meslé-Génin, fondatrice de JobIRL

Christophe Morin, Cordée Banlieue-Est, Cap vers les sciences

Marine Quenin, fondatrice de Enquête

Marie Trellu-Kane, fondatrice d’Unis-Cité

Guillaume Villemot, co-fondateur de Bleu Blanc Zèbre et du Festival des Conversations

Boris Walbaum, fondateur de Frateli

 

Mais également :

Jean-Louis Borloo, homme politique

Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste

Anne Hidalgo, Maire de Paris

Frédéric Leturcque, Maire d'Arras

Thierry Mandon, ancien Secrétaire d'Etat à l'Education supérieure et à la Recherche

Sarah Ourahmoune, championne de boxe et entrepreneure

Ryadh Sallem, champion de natation, basket, et rugby fauteuil

Frédéric Thiriez, ancien Président de la Ligue de football professionnel

 



[1] sondage Ipsos pour l’Agence du Service Civique - décembre 2016

 

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