Chaque jour, 25 millions de bouteilles en plastique sont jetées à la poubelle, rien qu’en France. Seules 49% des bouteilles plastiques seront recyclées, et le reste sera soit enfoui, incinéré ou abandonné dans la nature. Le plastique, qui pourra mettre parfois jusqu’à 1000 ans pour se biodégrader, va libérer des toxines qui s'écoulent dans la terre via l’eau de pluie.
Parfois (trop souvent), les déchets plastiques se retrouvent également dans les rivières ou les fleuves, et, a fortiori, dans les océans. D’après l’ONU, ils représentent plus de 9 millions de tonnes par an. Ces amas de plastiques sont responsables chaque année de la mort d’un million d'oiseaux marins, des centaines de milliers de mammifères, et un nombre incalculable de poissons. Si nous conservons ce rythme de production, il risque d’y avoir plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050!
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Le recyclage : un symptôme plus qu’une solution
En matière de recyclage, nous progressons: tout le monde est sensibilisé au sujet, chacun connaît la poubelle jaune, et les non-trieurs sont pointés du doigt. Oui, mais…
En soi, le recyclage des bouteilles plastiques ne peut pas être une solution à long terme puisqu’il intervient à la fin de la chaîne de consommation. Dans son code de conduite du consommateur responsable en 5 règles, l'association Zero Waste ne place le recyclage qu’en 4ème position: “Refuser”, “Réduire, “Réutiliser”, “Recycler” et “Composter”.
De plus, avec le recyclage intervient le “décyclage”. Souvent, le plastique ne peut être recyclé qu’en plastique de moindre grade —une bouteille ne sera pas toujours recyclée en bouteille, comme c’est le cas pour le verre— pour au final, ne plus être recyclable du tout et finir dans une décharge ou en incinérateur. Il semble donc urgent de prendre des mesures pour réduire notre consommation collective.
Tour des initiatives qui changent la donne
La dynamique européenne
L’Union Européenne agit principalement en sensibilisant le public aux enjeux de la pollution plastique à coups de campagnes médiatiques. D’un point de vue législatif, l’enfouissement de plastique devrait être interdit d’ici 2025 dans les pays membres. En parallèle, l’UE mise sur la promotion du recyclage et la création de nouvelles taxes, à l’image de l’Allemagne. Elle s’est aussi dite prête à prendre des mesures pour limiter la pollution plastique dans les océans, à l’occasion de la Conférence sur les Océans, en juin 2017.
Si la portée de l’UE permet d’éduquer et de sensibiliser un large public, c’est au niveau local que l'on voit émerger le plus d’initiatives pour limiter la consommation de plastique.
Des citoyens mobilisés
Il existe en Italie de nombreuses fontaines à eau potable dans les villes, très appréciées des riverains et touristes. En votant “non” au référendum sur la privatisation du secteur de l’eau en 2011, les italiens ont confirmé leur envie de conserver ces points d’eau gratuits.
A Hambourg, le projet “Refill”, inspiré d’une initiative anglaise lancée à Bristol en 2015, permet à tout passant de remplir sa gourde gratuitement dans les cafés et magasins agréés (une cinquantaine de lieux dans la ville).
Il s’étend aujourd’hui à toutes les grandes villes d’Allemagne pour libérer les comportements. La tâche est de taille quand on sait que demander une carafe d’eau du robinet est encore très mal vu, dans un pays où la plupart des restaurants font payer l’eau consommée à table. Ainsi, Refill offre une véritable alternative à la surconsommation de bouteille.
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Des villes pionnières
Certaines villes américaines ont pris des mesures plus radicales. En même temps, les américains consomment plus de 200 milliards de bouteilles en plastique (eau, soda, etc) par an! Parmi les pionniers, San Francisco —bien connue pour être LA ville du zéro-déchet— a interdit en 2015 la vente de bouteille d’eau en plastique. San Francisco n’est pas un cas isolé aux Etats-Unis, puisque la ville de Concord dans le Massachusetts sanctionne aussi la vente de petites bouteilles d’eau en plastique, et 85 universités ont rejoint le mouvement “Ban the Bottle” à travers le pays.
Quid de la France ?
Même si la France semble un peu à la traîne sur le sujet, de plus en plus d’initiatives entrepreneuriales voient le jour. Par exemple, l’enseigne de magasin Biocoop a décidé d’arrêter la vente de bouteille en plastique. Le gouvernement commence aussi à agir dans ce sens, notamment par le biais de la loi sur la biodiversité votée en 2016. Elle prévoit par exemple l’arrêt de la vente de coton-tiges en plastique dès 2018. Notons également qu’en 2020, l’hexagone sera le premier pays à bannir la vente de vaisselle en plastique jetable.
Face à la surconsommation de plastique, la prise de conscience se généralise. Chacun, citoyen, entrepreneur, maire ou parlementaire européen, à son rôle à jouer pour un jour espérer bannir tout usage de plastique jetable au quotidien.
Camille, 25 ans, est responsable marketing dans une entreprise d'économie circulaire (TradeMachines, un moteur de recherche de machines industrielles d'occasion). Fière ambassadrice (débutante) du zéro-déchet, elle a co-réalisée l’infographie sur les conséquences de la consommation d’eau en bouteille.
Si vous l'avez raté...
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