États désunis

Naomi Klein : « Les États-Unis ne se réduisent pas à Donald Trump »

Photos : Iorgis Matyassy

Figure de l’anticapitalisme et du combat pour la justice climatique, la journaliste canadienne Naomi Klein, 54 ans, connue notamment pour No logo (Actes Sud, 1999) et La Stratégie du choc (Actes Sud, 2007), revient avec un nouveau livre, Le Double. Voyage dans le monde miroir (Actes Sud, 2024). À l’origine de cette enquête, une méprise. L’essayiste est régulièrement confondue sur les réseaux sociaux avec Naomi Wolf, ancienne féministe devenue complotiste et antivax, invitée régulière du podcast War Room de Steve Bannon, l’ancien conseiller de Donald Trump, et égérie de l’alt-right américaine. Une sorte de double maléfique qui invite l’essayiste et militante écologiste à s’interroger sur le monde façonné par les réseaux sociaux et le capitalisme numérique.

Votre livre a été rattrapé par l’actualité et l’élection de Donald Trump. Comment analysez-vous la défaite de Kamala Harris ?

Il faut rappeler en premier lieu que les classes populaires sont en souffrance, aux États-Unis comme partout ailleurs. La précarité économique et le coût de la vie n’ont cessé d’augmenter. C’est devenu irrespirable. Donald Trump a été le seul à s’adresser à cette souffrance. Certes, ses solutions sont illusoires et ne vont soulager personne mais son discours a rencontré un écho. A contrario, toute la campagne de Kamala Harris a été bâtie autour de la célébration de la joie, d’un discours consistant à dire « nous avons fait du bon boulot », « tout va bien ». Il y avait bien quelques propositions sur l’imposition des plus riches et la défense du droit à l’avortement mais aucun appel à un changement radical.

Entretien issu de notre n°67 « Résistances rurales », disponible en kiosque, en librairies et sur notre boutique.

Quand un candidat vous dit que le modèle social ne marche pas, qu’il est cassé et qu’il va le réparer, alors que l’autre s’enorgueillit de sa réussite, c’est le premier qui l’emporte, c’est aussi simple que cela. Cette défaite n’est d’ailleurs pas seulement la défaite de Kamala Harris mais celle de l’ensemble du Parti démocrate. Ces élections montrent à quel point les classes populaires, les travailleurs, se sont sentis méprisés par les...

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NUMÉRO 67 : DÉCEMBRE 2024 - JANVIER 2025:
Résistances rurales : Comment lutter contre l'extrême droite depuis les campagnes ?
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