« … Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
— Samuel Beckett)
Nous sommes quelques dizaines, tous liés à des titres divers à la Mayenne et au cinéma : auteurs, réalisateurs, techniciens, programmateurs, gestionnaires de salles, enseignants, formateurs… Au long des années 2010, nous avons peu à peu compris que la numérisation en cours du cinéma ne se réduisait pas à une transformation technique des méthodes de montage et de postproduction, puis des caméras, des projecteurs et des autres appareillages filmiques. Il s’agit d’une mutation globale, plus importante que l’irruption de la télévision dans les années 1960-1970, qui se traduit en particulier par trois phénomènes, déjà présents à la fin des années 2010 et que les années de pandémie ont accélérés d’une manière irréversible.
Article issu de notre hors-série « Manuel d'autodéfense intellectuelle » avec François Bégaudeau, en kiosque, librairie et sur notre boutique.
1. Les grandes plateformes de streaming (Netflix, Disney, Apple, Warner, Paramount, Amazon…) ont acquis un poids tel, dans la production et la diffusion des films, comme dans l’évolution des pratiques des spectateurs, que toute l’industrie du cinéma doit se réorganiser autour d’elles. Or ce sont des structures qui se déploient dans tout le champ des divertissements : pas seulement le cinéma, mais les séries, les jeux, les spectacles, les parcs à thème, le...