A compléter

Manger local, mode d'emploi.

Exit les produits importés et vive la ferme ? De plus en plus de Français souhaitent manger local. Oui, mais pas si facile... afin que chacun puisse changer ses habitudes en fonction de ses envies, et à son rythme, Socialter a glissé dans son panier quelques pistes.

DÉCOUVRIR LES PRODUITS LOCAUX

"Locavore? C'est pas le sujet du dernier film de Ducournau?" 
Si cette réflexion vous a traversé l'esprit, vous êtes au bon endroit. Pas de panique, même si les locavores peuvent aussi être cannibales. Voici le moyen le plus simple de découvrir l'écosystème d'acteurs engagés dans les productions à circuits courts: une série de cartes interactives offrant une vue d'ensemble sur votre territoire en un clin d'oeil. Grand avantage de ces outils, on peut affiner ses recherches par type de produit. 


FAIRE DES COURSES HYPER PRATIQUES
2. "Minute papillon, je ne veux pas perdre l'aspect pratique du supermarché." Si vous croyez encore qu'être locavore signifie faire des sacrifices en termes de confort et de temps. Non mais, allo quoi? Tu lis un article en ligne/t'informes en ligne mais tu oublis que les plateformes en ligne permettent de réduire le temps et connecter les besoins des usagers aux producteiurs ?! . Les drives qui viennent à toi. Le panier de la ruche sur ton passage, dans la gare. Sinon jette un coup d'oeil sur les cartes, refet le trajet de ton bureau jusqu'à chez toi. 

FAIRE DES ECONOMIES
3. "T'es marrant toi, et les sousous, je les fais aussi pousser dans ton épicerie bobo?" Ne sur-estimez pas la valeur des produits locaux. En moyenne, plus chers ou moins chers ? Sinon, on a des bons plans en stock : Les AMAP d'étudiants. Le troc MesCarottes.com 

S'INFORMER ET CREER DU LIEN 
4. "Favoriser les circuits courts, je suis pour mais je veux également supprimer les intermédiaires qui prennent des marges." Si vous souhaitez passer à la vitesse supérieure: Sur le maraîcher. Sur les qualités des produits achetés. Sur leur fraîcheur. La façon de les cuisiner. Les jardins de Gascogne. Drive fermiers (ils viennent à vous). Le cri du Zèbre? 

EXPERIMENTER ET DEVENIR PLUS AUTONOME
5. "Heureux d'apprendre que le business du local fleurisse, mais je ne veux plus acheter: je veux cultiver pour maîtriser mon produit de A à Z!" " Pour les plus déterminés: cultiver votre propre jardin. Agriculture urbaine, où, quand, quoi, comment ? Des champignons de prêt à pousser, aux toits and co, et potager locaux.

#1 Les cartes de bonnes adresses

Bouleverser son comportement alimentaire et devenir locavore, c’est possible. Encore faut-il dénicher les bons spots. Depuis quelques années, des cartes participatives sont mises à jour sur internet pour localiser les producteurs et initiatives à côté de chez soi.
 

YesWeGreen. Édité par Green Raid, ce site (aussi une application) répertorie près de 1 800 adresses pour consommer local grâce à une communauté de plus de 3 200 membres. On y trouve des restaurants, des boutiques de produits alimentaires ou non alimentaires, ou encore des ateliers de réparation. 

 

Les Colibris. Le mouvement, initié par le pionnier de l’agriculture écologique et philosophe Pierre Rabhi, répertorie les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), épiceries vertes ou autres enseignes Biocoop du coin. Plus de 10 000 endroits sont recensés à ce jour par plus de 1 000 membres. 

 

France Bleu. Le réseau des radios locales publiques françaises propose aux internautes une carte interactive pour repérer les adresses des éleveurs, des maraîchers, des apiculteurs à proximité. On y trouve donc davantage de lieux en dehors des grandes villes. 


Groupement des Agriculteurs Biologiques d'Ile de France. Inaugurée pour le Salon de l'Agriculture, cette carte vous permet de localiser en un clein d'oeil l'ensemble des marchés bio qui se tienent en Ile de France, et de connaître leur fréquence. Affinez votre recherche par type de produit et vous trouverez où acheter plantes aromatiques, plats cuisinés, et même... de l'alcool, bio toujours. 

 

#2 L’alliance entre consommateurs et producteurs

Vous voulez savoir comment ont poussé les légumes que vous consommez ?  



Première option : accompagner un producteur tout au long des saisons. Depuis 1991, les Jardins de Cocagne, proposent des paniers de légumes à ses quelque 20 000 adhérents. Les consommateurs membres s’engagent pour quelques mois avec un ou plusieurs maraîchers. Ce dernier leur remet 5 à 6 types de légumes bio par semaine. La promesse : que chaque adhérent goûte au moins une variété méconnue sortie de terre (presque) en bas de chez lui. Vingt-cinq ans après la création du premier « jardin », l’association en compte désormais une centaine. Les Jardins de Cocagne sont également partis à la conquête d’autres pays, comme la Roumanie. Et les emplois sont au rendez-vous : 700 salariés permanents et environ 4 000 personnes, écartées du marché de l’emploi, en réinsertion. Devenez locavores solidaires.

Autre solution bien connue, les AMAP. Elles essaiment un peu partout, y compris dans la capitale, depuis que Daniel Vuillon, maraîcher toulonnais, a créé la première association du genre en 2001. Seize ans plus tard, « 7 000 producteurs commercialisent une partie ou la totalité de leur production avec ce concept, qui participe à l’alimentation de 2 millions de personnes », estime-t-il. Les citoyens accompagnent les agriculteurs dans la durée et ces derniers leur apportent des produits frais, de saison.

 

#3 Vente en ligne, vente directe

La bonne vieille méthode fonctionne encore: pour récupérer fruits et légumes, viande et œufs, il est toujours possible d’acheter directement auprès des producteurs. Certains agriculteurs créent ainsi des «drive-fermiers» où les consommateurs viennent chercher leur commande.

 

Drive-fermier(s)

Lancé par Éric Lesage, le fondateur d’une Ruche qui dit Oui ! dans le Nord et celui d’un drive-fermier à Roubaix, ce site regroupe plus de 200 drive.
Un autre site propose le même service, mais cette fois édité par la marque Bienvenue à la ferme. Fort de 86 points de retrait, son réseau regroupe 8 000 producteurs locaux. 

Bienvenue à la ferme

Propose aussi un site web qui dénombre les marchés à venir de produits fermiers, de terroir

Magasin de producteurs

Certains agriculteurs se rassemblent et ouvrent des boutiques pour vendre leurs produits. Ils sont souvent réunis en collectif. Selon l’équipe de Bienvenue à la ferme, il en existe actuellement plus de 300 en France.

Un annuaire en ligne, Magasin de producteurs.fr, les recense. Certains magasins font partie de Bienvenue à la ferme, d’autres sont issus du réseau associatif Terre d’envies, prônant également les points de vente collectifs.

Troquer ses légumes entre particuliers

Parce que tous les producteurs ne sont pas des professionnels, allez récolter vos courses directement chez des particuliers. Le site Mescarottes.com vous propose d'éplucher les petites annonces en ligne, et sélectionner vos légumes comme on choisirait une commode sur Le bon coin. A moins que vous préfériez poster votre annonce, gratuitement, si vous pensez que votre plantation maison peut nourrir d'autres bouches. D'ailleurs, vous n'êtes pas obliger de l'échanger contre de l'argent. Et si vous troquiez des tomates contre ... à vous d'imaginer la suite!

Dans certains coins de la France, des comptoirs locaux mobiles se créent comme ce "Bar mobile des utopies" dans le haut roannais.  


#4 Un petit panier de légumes pour la route?



La ruche qui dit oui


Une des plateformes les plus connues qui permet d’acheter en ligne. Depuis l’ouverture de la première ruche en 2011, le réseau s’est bien agrandi. Il est même présent dans 8 pays d’Europe. Pour développer le concept, plusieurs investisseurs comme Xavier Niel (Iliad), Christophe Duhamel (Marmiton.org) ou encore Marc Simoncini (Meetic) ont mis au pot de la start-up. Son mode d’emploi: commandez en ligne, rendez-vous dans l’une des 700 ruches (parfois tenue par un auto-entrepreneur financé par la structure), récupérez vos courses. Depuis février, la plateforme s'est associée à SNCF pour vous permettre de récupérer vos panier dans certaines gares, comme à Saint-Lazare.

Kel bon goo!

D’autres acteurs se lancent sur ce créneau, souvent à l’échelle d’une ville ou d’une région. À Paris, par exemple, Kelbongoo! permet de récupérer ses courses commandées quelques jours auparavant. Les produits (légumes, fruits, boissons, fromages, viande) proviennent de fermes de Picardie, à moins de 250 kilomètres de la capitale. L’entreprise, qui gère 600 commandes par semaine, s’apprête à ouvrir deux autres locaux d’ici la fin 2017.

Le comptoir local 

Depuis 2014, Le Comptoir Local propose, lui, aux franciliens tous types de produits… d’Île-de-France (alimentaires ou non). Différence avec Kelbongoo! : son équipe livre les commandes à domicile (livraison gratuite à partir de 60 euros d’achat), soit quelque 300 chaque semaine. Point commun : les producteurs partenaires des deux structures décident du prix de leurs produits – auquel il faut ajouter une marge (20 à 30 % du prix).

Locavor.fr

Voici une plateforme qui permet aux consommateurs de rejoindre une communauté locavore destinée à simplifier les achats de produits locaux. Il existe un peu plus de 50 points de distribution de produits locaux en France. Une partie de la somme est dédiée au gérant local ainsi qu’à la plateforme, mais un peu plus de 80 % du prix revient au producteur.

Auboutduchamp 

Vous avez une envie de dernière minute ? AuBoutDuChamp est un réseau de boutiques qui vous proposent des produits bio en provenance directe des producteurs, récoltés le jour-même à moins de 100 kilomètres de chez vous. Le concept – avec 5 premiers points de vente dans les quartiers branchés de la capitale – devrait faire des petits.

 

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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