Port-en-Bessin, dans le Calvados, Wilfried Roberge a été mis en garde dès le moment où il a acheté une senne pour son nouveau navire : « Cette méthode, très efficace et dangereuse, est à utiliser avec parcimonie », l’a averti le vendeur. Version « améliorée » du chalut de fond, ce filet en entonnoir est relié à un câble qui, en vibrant, génère un mur de sédiments et piège tous les poissons présents à l’intérieur… au point de ne rien laisser de vivant dans son sillage.Sur le bateau du marin normand, l’engin, testé une fois, n’est pas près de retourner à l’eau de sitôt. « Je le garde pour conserver la licence et éviter la construction d’un nouveau bateau, témoigne le pêcheur. Mais je me refuse à l’utiliser, pour ne pas détruire ce que la mer nous donne. »
Reportage à retrouver dans notre numéro 56 « Géo-ingénierie, c'est parti ? » en kiosque en février-mars et sur notre boutique.
Et pour cause : chaque jour, le passage de seulement cinq senneurs suffit à faire disparaître toute vie dans un périmètre...