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Le code pour se reconvertir : "Je ne trouvais rien qui correspondait à mes compétences"

Alors que le taux de chômage reste élevé, les développeurs sont très recherchés. L'occasion pour certains chômeurs de retrouver le chemin de l'emploi ou de se réorienter. Nous avons rencontré Ludovic. Diplômé en biotechnologie, il ne trouvait pas d'emploi dans sa branche. Il travaille désormais pour une start-up.

Quelques tables, un canapé. Au fond de la grande salle, des bancs d’écoliers devant un grand écran blanc. “Excusez-nous, c’est encore un peu en préparation”, souffle Marine Bonté, directrice du tout nouveau campus parisien de la Wild Code School, une école qui forme dans toute la France des développeurs sans condition de diplôme -et en quelques mois. La rentrée est prévue pour le 4 septembre. Le cursus s’achèvera début février. Les élèves pourront ensuite faire un stage et présenter un titre reconnu par l’Etat, à un équivalent bac+2.




Sur la quinzaine de personnes qui se sont inscrites après avoir passé plusieurs étapes de sélection, “au moins un tiers d’entre eux sont au chômage ou seraient inscrits à Pôle Emploi s’ils ne suivaient pas notre formation, d’autres lâchent même leur emploi pour venir se former”, estime Marine Bonté. L’école vante une reconversion “sans trop de difficultés : un an après la fin de leur formation, le taux de retour à l’emploi de nos anciens élèves est de 85%”, affirme Julien Keita, responsable de la communication et ancien directeur du campus d’Orléans.

Un milieu qui attire les personnes en reconversion


C'est le cas de Ludovic : avant même la fin de son stage, il a décroché un emploi. Cet ancien de la Wild Code School d’Orléans avait écumé les offres d’emploi sans rien trouver qui corresponde à son diplôme (un BTS en biotechnologie). “J’ai passé plus d’un an à faire des petits boulots sans rien trouver, il n’y avait pas de poste : c’est très décevant et pas très facile à vivre quand on se dit qu’on a fait des études pour pas grand chose”, explique le jeune homme de 23 ans.

“J’avais juste suivi quelques ateliers d’initiation au code lorsque j’étais au lycée, et j’ai toujours beaucoup aimé la logique, mais mon expérience en code était ridicule avant de rentrer ici”, se rappelle Ludovic. Pendant six mois, il ne fera que ça. Lors de sa formation, il enchaîne les projets : par exemple, faire un site pour une équipe de recherche du CNRS. Les autres élèves viennent de tous les horizons : “J'étais le plus jeune, et il y avait des personnes qui étaient déjà dans l’information et qui ne s’y retrouvaient plus, d’autres qui venaient du milieu de la communication…”.

Pôle Emploi a financé en partie sa formation, qui coûte 6000 euros au total. “J’en ai payé une partie avec mes économies personnelles, je pense que ça en vaut la peine, c’est un milieu très demandé”. Face à la pénurie de développeurs en France, les écoles de code basées sur une formation rapide et professionnalisante se multiplient. Et ce, alors que le taux de chômage reste élevé (9,2% selon les derniers chiffres de l'Insee).


"C'est un métier qui ne convient pas à tout le monde"



La médiatique
Ecole 42 a par exemple créé une formation réservée aux chômeurs longue durée, financée par Pôle Emploi. Sa première promotion, dont le cursus s’est terminé en septembre 2016, comptaient vingt-six stagiaires -souvent quinquagénaires et sans emploi depuis quatre ans en moyenne. Dix-sept d’entre eux sont actuellement en emploi ou ont créé leur activité.

Autre école gratuite pour les chômeurs : Simplon.co, qui propose des formations aux jeunes peu diplômés, issus des quartiers populaires ou des milieux ruraux. Elle accueille également des demandeurs d’emplois de longue durée.

“Ce qui est important, c’est que la formation soit rapide”, estime Ludovic. Déjà diplômé, il avait envie de trouver un emploi rapidement. S’il est passionné par son travail, il met en garde les personnes en reconversion : “C’est un monde à part qui ne convient pas à tout le monde, il faut toujours rester en veille technologique, toujours se former”.


 

 

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