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La Cité Fertile à Pantin, une nouvelle friche écolo et culturelle aux portes de Paris

Ouverte depuis le 15 août à Pantin, la Cité Fertile est un nouveau tiers-lieu écolo et culturel qui animera pendant trois ans la ville, plantant les graines d'un futur écoquartier.

Terrain de pétanque, cabane à méditer, bière artisanale, DJ sets… À la Cité Fertile, la transition écologique se veut festive et conviviale. Ouverte au public du 15 août au 14 octobre, cette nouvelle friche de 10’000 m2 installée sur le site de l’ancienne gare de marchandises SNCF à Pantin entraîne le visiteur dans un terrain d’expérimentations et d’activités culturelles tournées vers un futur écolo. Elle rouvrira ensuite ses portes au printemps 2019 enrichie de nouveaux lieux et activités.

« À la Cité Fertile, on fertilise au sens propre et au sens figuré », explique Clémence Vazard, responsable du projet – évoquant tour à tour « les idées et les énergies » et les 200 espèces de plantes qui y ont pris racine. Mais le dernier né de l’agence Sinny & Ooko, à qui l’on doit de nombreux tiers-lieux culturels en Île-de-France comme le Glazart, la Recyclerie ou encore le Pavillon des Canaux, n’est pas une fin en soi, et doit surtout poser les fondations du futur écoquartier de Pantin.


© Sophie Kloetzli

Un futur optimiste et durable


« La ville de demain est verte, optimiste, vertueuse et créative », s’enthousiasme Clémence Vazard. Exactement comme la Cité Fertile elle-même, où les visiteurs sont encouragés à trier leurs déchets – les emballages des plats vendus sur place sont compostables – et à déguster des produits bio et locaux issus de circuits courts. La bière artisanale y est brassée sur place par la Paname Brewing Company, réduisant à quelques mètres la distance de transport et justifiant des prix abordables (environ 5 euros la pinte).

Un futur optimiste et durable qui reste néanmoins à définir, via des ateliers, des conférences et des rencontres autour de thématiques hebdomadaires. Parmi elles, la mode éthique et durable, l’artisanat et le design de demain, ou encore les habitats utopiques et villes imaginaires. Des projections qui ont le mérite de ne pas rester dans l’abstrait : la semaine dédiée à la mode s’accompagne ainsi d’un défilé dansé, du lancement d’une collection éthique et d’une vente de textiles solidaires.

Planter les graines du futur


La Cité Fertile elle-même n’en est qu’à ses débuts. Au printemps 2019, elle abritera aussi une serre de 800 m2 qui approvisionnera le café-cantine en fruits et légumes, une grande Halle où se tiendront diverses manifestations culturelles, ainsi que des ateliers d’artisans destinés à valoriser les savoir-faire locaux.

Sa date d’expiration est prévue pour 2020. D’ici là, elle compte bien passer le flambeau à d’autres initiatives en accord avec ses valeurs. Ainsi le bâtiment qui abritait l’ancien guichet et les bureaux de la gare a été réaménagé avec goût à partir de matériaux de récup’, et accueillera bientôt le Campus des Tiers-Lieux. Cet incubateur fait suite à l’École des Tiers-Lieux, dont les formations visent à favoriser l’émergence de tiers-lieux culturels en tous genres.

Les entrepreneurs locaux y trouveront aussi leur compte : Inco.org, qui se décrit comme « un catalyseur des startups green et sociales », accompagnera dès la rentrée en septembre une vingtaine de jeunes pousses installées en Seine-Saint-Denis pendant 9 mois.


© Sophie Kloetzli - Campus des Tiers-Lieux

Branché mais accessible


Pendant ses trois ans d’existence, « la Cité Fertile doit surtout opérer la transition vers la construction du futur écoquartier de Pantin, à la lueur de la transition écologique et sociétale », souligne Clémence Vazard. Ce vaste espace de 45 hectares prendra ses quartiers autour de la gare du RER E et des Quatre Chemins, où seront notamment construits 1500 logements (dont un tiers de logements sociaux), un collège et un grand parc.

Implantée dans un quartier populaire, la friche doit donc avant tout bénéficier au développement de la ville de Pantin. Il serait sans doute caricatural de réduire la Cité Fertile à un lieu branché voire « bobo ». Entrée gratuite, café à un euro, offre culturelle à bas coût voire gratuite… « le lieu se veut accessible aux locaux », précise Clémence Vazard – même s’il attire aussi un public parisien en quête d’espace, de nature et de calme. Branchée mais accessible et attentive aux populations locales, tel est l’équilibre auquel aspire la Cité Fertile.

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