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La «box» qui vous convertira au 100% bio

Jamais osé manger végérarien, voire végétalien ? Le Panier Pâtisson livre chaque semaine, à domicile, une cagette végétale composée de produits uniquement bio, français, et sans origine animale, dans Paris intramuros. Voici leur recette.

Le pâtisson n’est pas uniquement un légume excentrique de la famille des cucurbitacées. C’est aussi un confectionneur de paniers alimentaires bio, français et de saison, livrés à vélo à Paris depuis deux semaines.

À l’heure où le marché de la livraison de plats à domicile explose, Pâtisson se démarque avec un concept de panier «sain», livré le mardi pour 30 €.


Ils font vos courses à votre place

La recette est simple. À tout utilisateur qui s’abonne sur sa plateforme, Pâtisson propose de livrer en début de semaine un panier contenant 5 petits-déjeuners et 5 plats à préparer soi-même, pour le midi ou le soir. Dans cette cagette végétale, on trouve fruits et légumes, céréales complètes, légumineuses et oléagineux.

Pour varier les plaisirs, le contenu du panier varie chaque semaine et jongle avec une vingtaine de produits bio – fournis en grande majorité par des producteurs locaux –  et français sur toute la ligne, «car on a presque tout ce qu'il faut ici», décrit le site avec humour. Enfin, Pâtisson revendique un panier sans «aucun produit d'origine animale». Une volonté d’être «en harmonie avec la planète», évoque la start-up. 

Une fois le panier réceptionné sur le pas de sa porte, «15 minutes» suffisent à préparer un «repas équilibré», promet Pâtisson.

Et, pour ne pas laisser le consommateur perdu face à tous ces fruits et légumes, le chef glisse cinq recettes pour cuisiner les produits livrés. Un manuel ludique pour réussir les «Pommes de terre à tomber par terre» ou encore les «Pâtes Courgetto-champignons». Alléchant, mais encore ?


Le choix de l’alimentation, un acte  «politique et militant»

Derrière ce nom de légume, pas de chef étoilé ou business plan. Seulement trois jeunes, Vincent, Jeremy et Hugo, respectivement âgés de 24, 25 et 26 ans, aussi mûrs que les fruits et légumes qu’ils livrent. Après avoir travaillé trois ans dans une start-up commune et «plusieurs grosses boîtes, nous avons commencé à réfléchir à un moyen d’aider les personnes qui souhaitent changer leur alimentation», raconte Hugo.
Car les trois entrepreneurs ont ce point commun de rejeter l’alimentation «fourre-tout», et de privilégier la cuisine locale tout en respectant la planète. «Nous avons pris conscience que notre alimentation quotidienne pouvait avoir un impact sur le monde, c’est un acte politique et militant», explique-t-il.


 

Consommer responsable tout en appréciant son assiette, mais surtout ne pas en faire tout un plat : tel est le credo du Panier Pâtisson. «Tous les trois, on s’est posé cette question : pourquoi les gens ne font-ils pas attention à ce qu’ils mangent ?», lance le cofondateur. «Notre constat, c’est que les Français sont tout à fait prêts à manger bio, local, voire même végétarien ou végétalien… Du moment que c’est simple», résume Hugo, avant d’ajouter qu’«ils ne veulent juste pas courir les biocops, traverser tout Paris pour aller à La vie claire ou aux AMAP» pour acheter leurs produits naturels.


Une start-up qui refuse de «lever des millions»

Dans ce contexte, Pâtisson veut être «une solution pour tout le monde». «Et pas forcément des cuisiniers ! Voilà pourquoi nous proposons des recettes très simples, le but étant de ne pas se prendre la tête, développe le confondateur. Notre volonté à tous les trois est que notre activité quotidienne serve à quelque chose».

Dans la démarche de Vincent, Jeremy et Hugo, pas de stratégie concrète pour «faire du chiffre» : «Patisson étant une Scop (Société coopérative et participative, ndlr), nous ne nous situons pas dans la logique de la start-up qui va croître indéfiniment, lever des millions et devenir la nouvelle licorne… Ce n’est pas du tout cela qui nous anime, tranche Hugo. Ce qui compte pour nous, c’est que l’on puisse vivre de notre activité, qu’elle grossisse tranquillement, mais le but est d’abord de remplir une mission».




Pas d’étiquette

À la question «pourquoi avoir choisi ce nom de légume ?», le cofondateur évoque «un choix assez pragmatique» qui s’est arrêté sur un mot «simple à retenir, français, évoquant la nature et surtout, qui ne soit pas connoté “végane”», explique-t-il. «Nous ne proposons aucun produit d’origine animale et sommes en accord avec leurs valeurs, mais nous refusons leur étiquette. La façon dont les militants vegans défendent leur cause est un peu extrême : pourquoi être aussi virulents quand on peut faire les choses tranquillement et en douceur ?», déplore Hugo, qui s’est déjà heurté à la rigueur de la communauté végane. «Déjà, aux yeux de certains, la décision d’être végétarien est un crime. Alors que ne plus manger de viande est en soi un grand pas en avant, je trouve», estime ce jeune de 26 ans, qui voulait créer avec ses associés une entreprise non «clivante ou moralisatrice».


Aujourd’hui, le trio certifie que Pâtisson a trouvé sa recette. «Nous sommes agréablement surpris. Nous avons plus d’abonnés que prévu ! Il ne sont pas des milliers, mais en une semaine on est très contents», rapporte Hugo. Sur le long terme, les Parisiens aimeraient bien couvrir l’Île-de-France. «Quand nous serons sûrs d’avoir contenté les premiers clients, nous envisagerons, éventuellement, d’étendre le projet», explique l’entrepreneur, confiant. «Nous tenons à rester modestes au début».


Site de Pâtisson

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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