A compléter

L'entrepreneur positif : le nouvel animal du XXIe siècle

Tantôt décrit comme preneur de risque, opportuniste audacieux ou encore catalyseur de changements, l'entrepreneur positif n'a pas un pedigree simple à identifier, tant ses motivations sont nombreuses. Aujourd'hui, l'entrepreneuriat semble répondre aux nouvelles aspirations de la génération 2000, encouragée par un ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, fervent porte-parole de l'innovation à la française. Rencontre avec cette nouvelle espèce.

Être entrepreneur demande une curiosité permanente, un goût pour les associations d’idées et une capacité à emmener une communauté derrière soi. Y ajouter du positif, c’est permettre à cette activité de donner un sens pour la société, pour l’humain ou pour la planète sans négliger l’objectif économique. Pour tenter de comprendre ces différents profils d’innovateurs, Sparknews est parti à la rencontre de quatre entrepreneurs qui ont mis leur énergie et leur initiative au service d’activités qui font sens à leurs yeux.

Think big

À 43 ans, Pascal Lorne rentre de la Silicon Valley, où il a développé en 2002 la toute première application de messagerie instantanée sur mobile puis travaillé pour Facebook et Twitter : "L’ambition permet de voir loin, elle porte l’énergie." Après une longue période de doute, ce digital maker a voulu garder son ambition au service du bien commun "pour lui donner du sens et de la cohérence". 
Le projet émerge alors comme une évidence : "hacker le chômage" en créant GoJob.com, qui prétend "faire du jobs matching sans parler de diplôme ni de CV, en misant tout sur le savoir-être et le savoir-faire".


Connaître ses limites et dépasser ses barrières

La différence entre limite et barrière est essentielle pour Nicolas Huchet. Si une limite est infranchissable, une barrière est dépassable, si nous surmontons notre peur. Nicolas Huchet, créateur de My Human Kit, a appris de ses limites. Handicapé, il décide de parcourir les fablabs pour trouver une équipe capable de lui fabriquer un bras grâce à une imprimante 3D. Son rêve : pouvoir jouer de la batterie. "C’est le jour où j’ai été limité que je me suis dit que tout était possible, [...] surtout je voulais qu’on puisse donner la possibilité à tous de pouvoir le faire. Ma limitation est devenue ma motivation." Aujourd’hui, son projet est disponible en open source et veut donner à tous les moyens de rêver.


Miser sur les fondamentaux

Le retour à l’essentiel est l’une des clés de l’entrepreneur positif. Frédéric Lagacherie, directeur général de Forest Finance, a retrouvé du sens dans son métier en redonnant à la forêt la place qu’elle mérite dans notre société. Source d’énergie, de nourriture et de ressourcement, la forêt nous est vitale. Frédéric appréhende il y a quelques années la notion de durabilité : "Plus de 7 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année, soit l’équivalent du Panama. Les forêts tropicales poussent vite, captent le carbone de façon impressionnante et représentent un investissement durable. Mon pari : créer un fonds d’investissement dédié à la forêt pour lui permettre de se régénérer à la vitesse où nous la consommons." Avec près de 10 millions d’arbres plantés depuis 2005 et une prévision de 100 tonnes de cacao produites en 2016, Forest Finance a permis à Frédéric de miser sur l’essentiel.


Réinventer son métier

Alors que 90% des salariés pensent que l’entreprise doit les aider à développer leur potentiel (étude de BPI Group), les intrapreneurs veulent réinventer leur métier et celui de leur organisation. Emmanuel de Lutzel est un pionnier en la matière, lui qui a monté il y a quelques années une banque de microcrédit pour BNP Paribas. Dans son livre Le Guide de l’intrapreneur social, il est parti à la rencontre de 20 pionniers pour qui il faut savoir surmonter l’inertie, l’ignorance et l’isolement à l’intérieur des entreprises avant de pouvoir faire émerger un projet qui nous tient à coeur, et ainsi changer alors le cap de leur navire pour le bien commun.


Comme l’ont montré ces quatre entrepreneurs à leur manière, le travail de demain n’est-il pas de refaire sens dans notre action professionnelle en appréhendant le travail comme un espace d’épanouissement et d’engagement ? Alors que l’innovation et l’entrepreneuriat, véritables stars d’événements comme Big Inno Génération ou Vivatechnology, sont au coeur des nouvelles aspirations, l’optimisme serait-il la clé d’un business heureux et d’employés épanouis ? Allez, réinventons-nous !



 

Christian de Boisredon, fondateur
Alexandra Kozak, communication manager
Sparknews


En 2011, Christian de Boisredon a fondé Sparknews, une entreprise sociale qui partage les projets innovants et positifs sur sa plateforme vidéo Sparknews.com. À vocation internationale, l'entreprise fédère de grands médias à travers des événements comme l'Impact Journalism Day.

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