Accoler décroissance à communisme, comme vous le faites, peut paraître provocateur ou antinomique, car le communisme est historiquement productiviste.
À cet égard, je propose une nouvelle lecture de Marx. On a longtemps considéré que le marxisme et la décroissance étaient incompatibles. Ce sont les marxistes eux-mêmes qui ont promu cette lecture. Certes, le jeune Marx était délibérément productiviste.
Entretien à retrouver dans notre hors-série « Décroissance : Réinventer l'abondance », disponible en librairie et sur notre boutique.

Mais chez le vieux Marx, on retrouve le concept de durabilité communautaire et les principes de l’économie stationnaire dans sa théorie révolutionnaire. En explorant ses écrits plus tardifs, je me suis rendu compte que d’une certaine façon, il conjuguait déjà décroissance et communisme. Vers la fin de sa vie, dans ses carnets personnels, Karl Marx s’est intéressé aux limites de la croissance et a développé une pensée écologique conséquente et explicite. Il était pour un changement du système, mais pas en développant la production.
Au contraire, il était favorable à un retour à d’anciennes formes de production qui permettraient d’atteindre l’objectif d’une économie soutenable. Il s’agit du volet « décroissance » de sa pensée. D’où ma formule de « communisme de décroissance ».
On souligne pourtant rarement ce volet de sa pensée…
En France, où l’on retrouve pourtant un...