Entretien fleuve

Isabelle Stengers : « il faut à la fois lutter et guérir »

Photos : Bertrand Vandeloise

Recomposer des communs depuis la terre réclame un combat d’ordre cosmopolitique. Autrement dit, les luttes de terrain devront aller de pair avec un bouleversement de nos conceptions, en vue de nouer des alliances avec les autres vivants. En revenant sur la trajectoire historique qui a conduit à l’éradication des communs et de la culture qui y était rattachée, Isabelle Stengers, figure mondiale de la pensée écologique, montre comment leur actuelle résurgence ouvre la voie à une redéfinition profonde de notre façon de faire communauté.

Dans quoi s’enracinent les communs ?

Ce qui est datable n’est pas leur origine, mais leur déracinement. Car les communs émanent depuis toujours des communautés humaines en tant que prolongement des modes d’existence du vivant en général. Les communs n’ont donc jamais été inventés, c’est seulement l’idée qu’ils constituent des parasites s’opposant au progrès qui l’a été. Et cette idéologie constitue une violence intrinsèque infligée à la manière dont les groupes humains ont subsisté partout dans le monde. On pourrait parler d’épuration anthropologique violente, qui doit recommencer à chaque génération. L’école moderne constitue l’un de mes exemples favoris. Cette institution tente en permanence de se réformer, sans remettre en cause son exigence fondamentale qui est de pouvoir « évaluer » un apprentissage, autrement dit le rendre attribuable à l’individu.

Entretien à retrouver dans notre hors-série « Ces terres qui se défendent », en kiosque, librairie et sur notre boutique.


L’école agit comme...

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NUMÉRO 62 : FÉVRIER -MARS 2024:
L'écologie, un truc de bourgeois ?
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