Grand reportage

Dans l'Oregon, le fleuve Klamath victime de l’exploitation industrielle

Barrage Iron Gate sur le fleuve Klamath
Barrage Iron Gate sur le fleuve Klamath Photos : Jean-Pierre Sageot

Le fleuve Klamath prend sa source dans un désert d’altitude au nord d’un lac de l’Oregon puis serpente sur 410 kilomètres entre montagnes et vallées humides, avant de se jeter dans le Pacifique. Source de nourriture et de traditions pour les peuples autochtones qui vivent sur ses berges depuis des millénaires, cet écosystème exceptionnel est mis en péril par l’agriculture industrielle, l’exploitation minière et forestière.

Sur la lagune de sable noir jonchée de bois flotté, une colonie de phoques profite des rayons du soleil. Derrière eux, l’océan Pacifique rudoie la côte où débouche, paisible, le fleuve Klamath. Une poignée d’hommes s’agite, les pieds dans l’écume. Vêtus de salopettes étanches, les pêcheurs yuroks frappent les vagues de leurs bâtons surmontés de crochets. Comme le veut la tradition de cette tribu du nord de la Californie, c’est le croassement des grenouilles qui a signalé le début de la migration des lamproies et l’ouverture de la pêche au crochet. À la fin de l’hiver, ces poissons parasites munis d’une bouche en forme de disque hérissé de dents lâchent leurs hôtes des océans pour se reproduire dans les eaux douces du fleuve Klamath.

Reportage issu de notre numéro 57 « Manger les riches ? », disponible en kiosque et sur notre boutique.


Malgré leur face tout droit sortie d’un film d’horreur, les lamproies constituent un mets de choix dans la culture ancestrale yurok. Les phoques ne rechignent pas non plus. Pour eux comme pour les hommes, l’embouchure du fleuve est un...

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