A compléter

Égalité hommes-femmes : quand des entrepreneuses s'en mêlent

Force de caractère, leadership et qualités entrepreneuriales : des compétences que Ana Bella Estevez, Isabella Lenarduzzi et Danielle Desguées font émerger chez les femmes pour renforcer leur rôle dans la société. Et cela, pas seulement pour la Journée internationale des droits des femmes, mais 365 jours par an !

Victimes nous ? Survivantes aux superpouvoirs plutôt !

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Ana Bella Estevez est née en Espagne, où une femme sur dix subit des violences liées au genre au cours de sa vie – avec seulement 27% des abus officiellement reportés. Pendant plus de 10 ans, elle a elle-même été victime de violences conjugales. Son objectif aujourd’hui est de faire changer le regard porté sur ces femmes victimes de violence. Du statut de «victimes» qu’on leur impose souvent, elles deviennent des «survivantes» dont on valorise la force exceptionnelle acquise à travers leur vécu difficile, pour reprendre le contrôle de leur vie.

C’est pour proposer une nouvelle approche à ce défi qu’Ana Bella Estevez fonde en 2002 la Fondation qui porte son nom. Au sein d’un réseau de paires, d’anciennes femmes victimes de violence soutiennent d’autres femmes dans le processus de sortie de la situation d’abus, en capitalisant sur la force de leur caractère. Elle noue des partenariats qui permettent à ces femmes de retrouver un emploi valorisant dans un pays gravement touché par le chômage. En partenariat avec Danone notamment, Ana Bella Estevez donne à des femmes membres du réseau la chance d’accéder à des formations et d’exercer un emploi sur la base de leurs qualités personnelles, et non de leur statut de victimes.

La fondation aide chaque année près de 1200 femmes à sortir de situations d’abus, et travaille avec le gouvernement et les services sociaux pour faire adopter cette approche au niveau national. Aujourd’hui, son histoire «n’est plus [sa] vie, mais est devenue un outil qui aide d’autres femmes à reprendre le pouvoir sur la leur».

 

Le leadership se conjugue aussi au féminin

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Près de 60% des diplômés universitaires des pays de l’Union Européenne sont des femmes. Pourtant, en haut de l’échelle, elles représentent moins de 20% des membres des comités de direction et des conseils d'administration.

C’est pour lutter contre ce type d’inégalités sur le marché du travail qu’Isabella Lenarduzzi crée JUMP en 2006. À travers l’organisation de forums annuels, de formations, de prises de position publiques et la construction d’une communauté de femmes du monde de l’entreprise, la serial-entrepreneuse mène une triple mission : soutenir les entreprises qui souhaitent développer la mixité de leurs équipes, encourager les femmes du middle management à prendre confiance en elles et à porter le changement au sein de leurs organisations, et enfin promouvoir une société et une culture d’entreprise inclusives valorisant différents types de leadership.

Selon Isabella, les implications de la mixité sur le marché du travail sont multiples. L'égalité, au-delà d’être un droit, a non seulement un impact positif sur la performance des entreprises et de l’économie dans son ensemble, mais elle contribue également à créer un changement de culture positif : une évolution de la culture du leadership en entreprise, un questionnement des rôles au sein de la famille et plus largement des rôles et attitudes considérés comme «masculins» ou «féminins». Isabella en est convaincue : «Les femmes dans l’entreprise sont les actrices de changement qui inspireront un mouvement vers une société diverse et inclusive, porteuse de modèles économiques durables.»  

 

Réveillez l’entrepreneuse qui est en vous !

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À 19 ans Danielle Desguées lance la première Boutique de Gestion, structure d’appui à la création d’entreprises. Aujourd’hui il y en a plus de 460 sur le territoire français qui soutiennent plus de 17.000 créations d’entreprises par an.

Alors que le paysage entrepreneurial français reste en majorité masculin, Danielle observe que 70% des créateurs d’entreprises présents dans les «couveuses de projets» de son réseau sont des femmes. En effet, sans soutien ni accompagnement, seuls les plus enclins à prendre des risques et les moins concernés par les obligations de la vie personnelle et familiale se lanceront : dans les faits, ce sont plus souvent les hommes.

Le but de Danielle est d’offrir l’accompagnement nécessaire à lever ces barrières, d’encourager de plus en plus de femmes à se lancer en tant qu’entrepreneures, et ainsi créer un changement d’état d’esprit dans le secteur de l’entreprise : «Plus nous verrons de role models féminins dans ces positions, plus la voie entrepreneuriale attirera de femmes, et plus le profil "type" de l’entrepreneur évoluera vers un modèle plus flexible et adaptable à différentes réalités personnelles. Le cercle vertueux commence lorsque les exemples sont si nombreux qu’ils inspirent d’autres à se lancer : l’exemplarité est ce qui fait bouger les idées et les représentations».

 

Laura Zimer
Ashoka

Les trois exemples d’entrepreneures citées ci-dessous font partie du réseau Ashoka : 1er réseau mondial d’innovateurs sociaux.

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