Trier ses déchets, rouler à l’électrique, manger bio, éteindre la lumière et baisser le chauffage… telles sont les incitations gouvernementales, médiatiques mais aussi publicitaires destinées à « sauver la planète » du désastre écologique. Elles dessinent la conduite à tenir et les bons gestes que tout écocitoyen responsable se doit d’adopter pour réduire son empreinte écologique. Mais ce traitement individuel du problème écologique est critiquable à plusieurs égards.
Article issu de notre numéro 62 « L'écologie, un truc de bourgeois ? », disponible en kiosque, librairie et sur notre boutique.
Premièrement, les habitudes et modes de vie sont encadrés par des contraintes structurelles (infrastructures de mobilité, logement) qui relèvent de choix collectifs et politiques. Deuxièmement, il existe une contribution très inégale des différentes catégories de ménages et d’individus à l’empreinte écologique globale, selon leur classe sociale et leur lieu de résidence. C’est là le « paradoxe de l’écocitoyenneté » développé par le chercheur Jean-Baptiste Comby : l’adhésion...