A compléter

Des sacs "plastique" solubles dans l'eau : solution à la pollution marine ?

Dès 2016, les sacs plastiques à usage unique seront interdits en France. Désireux de mettre en place une alternative crédible, la société SPhere a développé Blueplast, un emballage hydro-biodégradable. Si l'opportunité économique est réelle, cette nouvelle matière peut également constituer un moyen de lutte efficace contre la pollution marine.

Nouveau fléau des océans, le plastique constitue désormais 90 % des déchets marins.Urgence écologiqueoblige, il est nécessaire de « trouver les moyens de diminuer notre dépendance au pétrole en imaginant le recours à d’autres matières premières et de réduire la pollution en développant de nouveaux matériaux à base de ressources végétales », comme l’explique John Persenda, PDG de SPhere, leader européen des emballages ménagers. De ce constat est née une nouvelle catégorie de produits : le plastique hydro-biodégradable conçu à partir de ressources naturelles. Au contact de l’eau, Blueplast se biodégrade totalement et rapidement (au bout d’un à deux ans). Par ailleurs, sa résistance est équivalente au plastique traditionnel. Et en cas de pluie ? Pas de panique, « ses propriétés mécaniques ne sont pas altérées par le contact de l’humidité ou de la pluie avant plusieurs jours », répond Harald Schmidt, directeur R&D de Biotec, le laboratoire de recherche qui collabore avec SPhere.
Arnaud Leroy, député de la 5ème circonscription des Français à l’étranger, affirme que « cette innovation va dans le bon sens », précisant toutefois qu’en tant que « produit nouveau, ce plastique nécessite d’être questionné, soumis à des études d’impact indépendantes ».

Après-pétrole

Sur les 300 millions de tonnes de plastique générées chaque année, on estime qu’environ 10 % finissent dans les océans. Avec le temps, ces déchets sont fragmentés en débris microplastiques, pouvant alors être facilement confondus avec le plancton (lire Socialter n°9, p56-60). De fait, c’est toute la chaîne alimentaire qui se trouve perturbée, du plus petit poisson jusqu’à l’homme lui-même. Une grande partie de la surface océanique est dorénavant recouverte par cette nappe de pollution, faisant de cette dernière le « septième continent » de la planète. Face à la pression environnementale, d’autres modèles de production et de consommation doivent être développés. « L’industrie dans son ensemble doit entrer plus avant dans la bioéconomie, nous n’avons plus le choix », va jusqu’à dire John Persenda.
Concernant l’utilisation du plastique, il semblerait que les
premiers efforts portent leurs fruits : entre 2002 et 2011, le nombre de sacs plastiques de caisse distribués en France dans les grandes surfaces est passé de 10,5 milliards à 700 millions. « Ce n’est que le début, affirme, optimiste, le député Arnaud Leroy, mais on entre dans l’après-pétrole».
Attention à l’ouverture des portes.

(Crédits photo : weibo.com/crazyad) 

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