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Dérèglement climatique : une étude révèle le désir d'action des internautes

Selon une étude publiée à l'occasion du One Planet Summit de Paris, les internautes ont dépassé la simple prise de conscience du dérèglement climatique et veulent maintenant des solutions concrètes.

Deux ans après la COP21, Paris accueille le One Planet Summit et redevient le temps d’un sommet la capitale de la lutte contre le dérèglement climatique. Le thème de ce rendez-vous: comment orienter la finance mondiale vers les investissements écologiques et le soutien à apporter aux pays du Sud dans ce domaine. À cette occasion, l’ADEME, EDF, l’ESA et le CNES ont publié une étude réalisée par la start-up française Bloom consacrée aux opinions exprimées par les internautes sur les réseaux sociaux à propos du changement climatique. Pour la réaliser, la start-up a collecté et analysé plus de six millions de contenus entre les 27 septembre et 27 octobre dernier faisant écho à la COP23 qui s’est tenue à Bonn.

Il en ressort principalement une volonté d’action marquée de la part des internautes. Les solutions face au réchauffement climatique représentent la thématique la plus abordée sur les réseaux sociaux, juste devant les événements météorologiques extrêmes et les accords internationaux. Les hashtags utilisés témoignent également d’un désir d’agir: #ActionClimate est le deuxième plus utilisé avec 27,8% d’engagement, derrière #ClimateChange avec 54,4% d’interaction. “La proximité de ces deux hashtags en tête de préoccupation des internautes montre qu’aujourd’hui, la volonté d’action est directement associée aux constats”, expliquent les rapporteurs.

L’étude souligne aussi que “le climat devient un combat massif au niveau local”, le champ d’action principal des internautes. “Les projets locaux se multiplient partout dans le monde, et créent une véritable “crowd culture climatique” (culture du climat exprimée par les communautés et non par une élite) bien plus forte que les décisions politiques”. “La prise de conscience globale reste très forte, mais pour faire avancer le sujet, les citoyens sont en train d’utiliser leur pouvoir d’agir, chacun à leur façon, au niveau local”, estime l’étude. Elle met aussi en avant le fait que “la pédagogie des solutions reste à inventer et à développer pour générer des changements de comportements rapides et profonds”.

Les sommets: “des moments-clés”


L’étude permet également de faire ressortir quelles réponses aux changements climatiques et alternatives aux énergies fossiles sont évoquées par les internautes. Les énergies renouvelables, les villes intelligentes (Smart Cities) ainsi que la végétalisation et la reforestation sont sur le podium. “Les nouvelles technologies de l’énergie autour de l’habitat et de la ville suscitent également un fort engagement”, notent les rapporteurs.

Quant aux conséquences du changement climatique qui inquiètent les internautes, on trouve “la multiplication des problèmes de santé dus aux changements brutaux de températures et le déplacement des maladies vers le nord”. L’étude relève aussi que “les réseaux ont conscience que les populations les plus défavorisées sont d’ores et déjà les plus touchées par les dérèglements climatiques. Les premiers signes d’une crise migratoire mondiale liée au climat se confirment déjà dans les réseaux”. La question de la condition des femmes est aussi au centre des échanges, et pour cause: face aux dérèglements climatiques, les femmes sont souvent en première ligne, en particulier en Afrique et en Asie, sur les questions de l’eau, de l’agriculture, de l’éducation."

Les sommets internationaux et leurs grandes déclarations d’intention sont-ils superflus pour autant? Non, car ils sont “des moments-clés, très attendus pour définir un cap, qui permettent aux communautés locales de fédérer leurs participants et de faire émerger leurs idées, et aux start-ups de développer leur notoriété”. La COP23 de Bonn a d’ailleurs eu un effet positif: “les commentateurs expriment moins d’incertitudes, plus de joie et de confiance après le Sommet qu’avant”. Même si les internautes prennent conscience du changement climatique, le plus difficile est encore à faire: inverser concrètement la tendance.

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NUMÉRO 66 : OCTOBRE-NOVEMBRE 2024:
La crise écologique, un héritage colonial ?
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