De la charité au volontourisme

CSP+ cherchent supplément d'âme

Photos retouchées sur le compte Instagram Barbie Savior (« Barbie la sauveuse » en français), 166 000 abonnés au compteur, qui tourne en ridicule le tourisme humanitaire.
Photos retouchées sur le compte Instagram Barbie Savior (« Barbie la sauveuse » en français), 166 000 abonnés au compteur, qui tourne en ridicule le tourisme humanitaire. Barbie Savior

C’est une réalité observable depuis plusieurs années : les classes surdiplômées investissent désormais massivement le bénévolat sous toutes ses formes. Faut-il y voir la réactualisation d’une certaine culpabilité de classe ? Et de quelle manière ces nouvelles élites redessinent-elles les frontières de l’engagement caritatif ? Décryptage.

Ils sont ingénieurs, avocats ou ublicitaires. eur avenir s’annonçait comme une tranquille succession de réussites, de reconnaissance et d’opulence, à l’image de celui de Manon, jeune surdiplômée interrogée dans le cadre du premier épisode du podcast « Paumé·e·s », consacré à la communauté de ceux « qui ont envie de tout plaquer ». « Ma priorité était que mon job soit reconnu socialement, raconte-elle. Je me rêvais business woman, dans de grandes boîtes du CAC40, avec un salaire à 6 chiffres, où je voyagerais en première classe aux quatre coins du monde. […] J’ai vite déchanté et j’ai abandonné ce rêve pour le remplacer par un autre : travailler dans un secteur qui soit utile à la société. » Comme Manon, de plus en plus de surdiplômés quittent leur parcours ultra balisé pour s’investir dans le bénévolat, l’économie sociale et solidaire (ESS) ou l’engagement associatif. Depuis une décennie, la sociologie des bénévoles s’est transformée : le diplôme ou son absence introduit ainsi un écart significatif dans l’engagement bénévole, que 30 % des plus diplômés pratiquent contre 18 % pour les non-diplômés de l’enseignement supérieur (en baisse depuis une décennie)....

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