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Café, blé, chocolat : futures «victimes du climat»

Le CCFD Terre-Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) a lancé la campagne «Victimes du climat» en même temps que la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), du 30 novembre au 11 décembre. Objectif : sensibiliser à l'impact des dérèglements climatiques sur la sécurité alimentaire d'ici 2080.

«Victimes du climat». Tel est le nom de la dernière campagne de sensibilisation du CCFD Terre-Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), liée à la sécurité alimentaire et à la Conférence Paris Climat 2015 (COP21). Dans sa vidéo de campagne, l’association militante illustre les pertes humaines et alimentaires entraînées par les dérèglements climatiques. En effet, le blé, le maïs, la pomme de terre, le café ou encore le chocolat auront disparu de la planète d’ici 2080 si le réchauffement dépasse la barre des 2°C, estime le CCFD.

«Pour toute hausse de 1°C de la température moyenne, on observe une baisse de rendement du blé de 20%», a rappelé Hilal Elver, porte-parole des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, à la quatrième journée de la COP21. Un pourcentage alarmant pour la production de blé, puisque celle-ci devrait augmenter de 70% d’ici 2050 pour répondre à la demande mondiale. De même, le comité rapporte qu’«une hausse de 2°C serait fatale à la production de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana», qui assurent à eux seuls plus de la moitié de sa production mondiale, nécessaire à la fabrication du chocolat. Le cacaoyer poussant dans des régions équatoriales où le climat est chaud et humide, la sécheresse apportée par deux degrés supplémentaires stopperait net la culture du cacao.
 

Cultures impossibles, abandon des producteurs locaux et migrations

Le Mexique, lui, ne pourrait plus produire son célèbre café arabica si la planète continuait de se réchauffer, les caféiers ne pouvant se développer dans le climat de sécheresse prévu pour 2080. Constat similaire pour les haricots, qui poussent uniquement dans un environnement n’excédant pas une température de 19°C la nuit.
Selon le Centre international d'agriculture tropicale, «un réchauffement important de la planète diminuerait de moitié les terrains propices à la culture des haricots d'ici 2050». Dans tous les secteurs alimentaires concernés, les petits producteurs locaux devront se résigner à abandonner les plantations.
En Europe, le climat devrait par ailleurs altérer la qualité des coquilles Saint-Jacques, de la bière et du vin.


«La sécurité alimentaire n’est pas au programme des discussions de la COP21», CCFD Terre-Solidaire

Des chiffres effarants, qui ne concernent pas seulement les pays occidentaux qui consomment ces produits, mais aussi et surtout, les populations des pays du Sud qui vivent de ces cultures agricoles. «Aujourd’hui, la question de la sécurité alimentaire n’est pas au programme des discussions, alors que des millions de personnes sont concernées chaque jour», pointe le CCFD en faisant référence à la conférence onusienne qui se terminera le 11 décembre. Une sécurité alimentaire d’autant plus menacée si les denrées principales venaient à disparaître ou à se raréfier à cause du climat. En 2050, cela générerait une forte augmentation du prix des produits de base, allant jusqu’à 111% pour le blé ; empêchant ainsi les populations les plus vulnérables de se les procurer et donc de se nourrir. Si ce scénario se produit, «le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde passerait de 795 millions à 1,4 milliard en 2080», alerte le comité. De nombreux experts craignent notamment que la perte de sécurité alimentaire entraîne encore plus de conflits et de migrations.


Goûter aux conséquences du réchauffement climatique



Avant et pendant la COP21, le CCFD Terre-Solidaire a multiplié les événements autour des
«Victimes du climat». Le collectif a fait appel fin novembre au finaliste de Top Chef 2011, Pierre Sang Boyer, pour imaginer un petit-déjeuner «menacé». Composé de popcorn maison, crémeux au chocolat, ou de sponge cake au maïs, cette collation, offerte dans la rue à Paris, a permis de sensibiliser à la menace des dérèglements climatiques par le goût.

Au 1er décembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll lançait officiellement, à la COP21, la proposition «4 pour 1000», programme de recherche visant à augmenter d’un demi pour cent la quantité de carbone contenue dans les sols agricoles du monde entier. Cette opération permettrait de compenser l'augmentation annuelle du CO2 dans l'atmosphère, et de produire d'avantage de ressources alimentaires pour nourrir la planète.
 


Pour aller plus loin : 
http://ccfd-terresolidaire.org/mob/agir/campagnes/victimesduclimat

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