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À Paris, une moisson de recycleries prévues pour 2017

Le 14 décembre, le conseil municipal de Paris a attribué des financements à quatre nouveaux projets de recycleries au sein de la capitale. Ces espaces de revalorisation des objets jetés permettent de réduire les déchets, mais aussi de créer de l'emploi et de faire émerger une économie circulaire.

Vous vous rappelez de Toy Story 2? Andy il a grandi, et il ne joue plus avec ses amis Buzz et Woody. Les jouets sont abandonnés dans un carton sous le lit. Ils sont tristes, et ils rêvent d’une seconde vie.

Et bien, votre ancien grille-pain, vos chaussures oubliées, et ces bouquins qui traînent depuis des années sur votre étagère, ils rêvent aussi d’une seconde vie.

Heureusement, des recycleries-ressourceries commencent à fleurir partout en France. Ces espaces récoltent les objets dont on ne veut plus, pour les réparer, les transformer, et les revendre.

La semaine dernière, la mairie de Paris a voté en faveur d’un plan de soutien pour financer quatre nouvelles recycleries qui ouvriront en 2017, à hauteur de 194 000 euros. Selon la note du projet, la mairie est bien consciente de l’importance de tels lieux, qui permettent non seulement de diminuer les déchets, mais aussi de créer des emplois. “Ce sont donc des structures emblématiques de l'économie circulaire, qui répondent aux enjeux environnementaux actuels, mais aussi à des besoins très concrets d'équipement des Parisiens à moindre coût.”
 

La ressourcerie, arme de sensibilisation massive

Aujourd’hui, il y a 7 établissements dans Paris pour recycler les objets, qui revalorisent tous les ans 3 000 tonnes de déchets. C’est prometteur, mais loin d’être suffisant, car aujourd’hui, les parisiens jettent tous les jours 3 000 tonnes de déchets. Certes, tout n’est pas réemployable, mais comparé aux autres villes d’Europe, la capitale française reste un mauvais élève en terme de recyclage. Selon une enquête publiée en novembre 2015 par la Commission européenne dans les 28 capitales de l’UE, Paris fait partie du dernier tiers en taux de recyclage. 84% des déchets y sont encore incinérés ou enfouis en décharge, et seulement 16% sont recyclés.

Mais au-delà de l’aspect pragmatique des ressourceries, ces lieux jouent également un rôle majeur dans la sensibilisation. Ce sont des espaces qui incarnent la dimension physique du problème, qui permettent de voir la quantité des objets délaissés, et de se rendre compte à quel point ce qu’on jette peut avoir de la valeur. Les recycleries organisent également souvent des événements autour de ces thèmes.


Quatre nouveaux espaces et une nouvelle association

A terme, la mairie aimerait que chaque arrondissement ait sa propre ressourcerie. L’an prochain, deux recycleries généralistes ouvriront dans le 20ème et le 10ème arrondissement, ainsi que deux recycleries spécialisés dans le vélo, l’un sera un pôle de la Petite Rockette dans le 11ème, le second se fera dans le cadre de la piétonnisation des Berges de Seine et sera ouverte sous le Pont d’Arcole. Le plan prévoit également de soutenir le développement d’Arketip, une toute nouvelle association créée en août 2016 pour encourager le réemploi des matériaux du bâtiment. C’est un secteur lourd en déchets, puisque tous les ans 3,4 millions de tonnes sont jetés, ce qui représente trois fois plus que la totalité des déchets ménagers, d’après l’Ademe.

 

Paris, ville du partage ?

Paris n’est forcément reconnu pour son sens de l'accueil et de la gentillesse. Mais la mairie aimerait bien faire changer les choses. Comme par exemple avec le projet de la Petite Rockette d’installer des “boîtes à don” dans l’espace public, où chacun pourrait déposer des objets dont il n’a plus besoin, afin que les autres puissent se servir. Inventé à Berlin il y a 5 ans, ces “Givebox” se sont répandues dans toute la ville, puis elle sont apparues au Canada, en Espagne, en Angleterre ainsi que dans une dizaine de villes françaises. Parmi elles, Nantes, le Havre, Angers et Lyon.

Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire, salue cette décision qui pourrait permettre à Paris de devenir un précurseur des “Sharing Cities”. “L’économie du partage, du prêt, du don… est un pilier important pour la circularité de notre ville et l’amélioration de son métabolisme urbain,” écrit-elle sur son blog.


Pour découvrir les nouveaux espaces : 

La Bricolette
, future ressourcerie du 10ème 
Du bleu dans les yeux, Rue des Rigoles, 20ème
L'atelier vélo de la Petite Rockette, 6 rue des Goncourt, 11ème
L'atelier vélo d'Etudes et Chantiers, sous le Pont d'Arcole 

 

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