A compléter

1 Litre de lumière

Aux Philippines, plus de 40 % de la population urbaine vit dans des bidonvilles. Surexposition aux risques naturels, manque de personnel médical, pollution, violences policières... et manque de lumière. Une innovation d'une extrême simplicité permet désormais d'éclairer les bidonvilles.

Le cercle vicieux du manque d’éclairage

Les cabanes des bidonvilles ne possèdent pas de fenêtres, trop chères. Aucune lumière naturelle n’éclaire donc l'intérieur des habitations. Les familles sont contraintes d'utiliser un éclairage artificiel, y compris en pleine journée. Les lampes à kérosène, solution la plus répandue, présentent un risque d’incendie et provoquent une pollution de l'air intérieur, accroissant ainsi le risque de maladies respiratoires. L'achat de carburant représente également un coût substantiel pour les ménages, dont les revenus sont déjà faibles.

Ceci n'est pas une ampoule

L'association Isang Litrong Liwanag (Liter of light), soutenue par la MyShelter Foundation, a mis en place une solution d’une désarmante simplicité  : une bouteille plastique usagée, remplie d'eau et de javel. Il suffit de pratiquer une petite ouverture dans le toit de la maison et d’y placer la bouteille, en laissant son extrémité supérieure au contact des rayons du soleil. Dès lors, les lois de la physique prennent le relais : grâce à la réfraction de la lumière, induite par la solution d’eau et de javel, les rayons solaires sont captés et réfléchis à l'intérieur des habitations, générant la même intensité lumineuse qu’une ampoule électrique de 50 à 60 watts. Un procédé que l'on doit au Brésilien Alfredo Moser. Une solution pour éclairer la nuit vient également d’être développée : il s’agit d’un petit capteur solaire à fixer sur la bouteille. Celui-ci, une fois le soleil couché, prend le relai pour alimenter une ampoule reliée à la bouteille.

Aujourd'hui Manille, demain le monde

Plus de 26 000 « puits de lumière » ont déjà été installés. Liter of light vise le million à l'horizon 2015. Un chiffre que l'association devrait atteindre sans trop de difficultés. Mais selon ONU-Habitat, les bidonvilles abriteront 59 millions de personnes supplémentaires d’ici 2020.

Article à retrouver dans le numéro 3 de Socialter, rubrique « Social Lab », pages 84.  


(Photos © My Shelter Foundation) 

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NUMÉRO 62 : FÉVRIER -MARS 2024:
L'écologie, un truc de bourgeois ?
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